

EDITORIAL : Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines : « Unissons-nous, finançons, agissons pour mettre fin aux mutilations génitales féminines » (Par Vanessa Moungar)
Différents rapports indiquent que le phénomène a connu une résurgence à la suite de la pandémie de Covid 19, en particulier en Afrique de l’Est et de l’Ouest
Cette année, seulement une décennie nous sépare de l’échéance des Objectifs de développement durable de l’Onu, fixée à 2030. Malheureusement, alors que nous nous approchons de cette étape importante dans le progrès de l’humanité, nous sommes en train de perdre la bataille contre un problème qui touche des millions de filles et de femmes dans le monde.
Selon les dernières données de l’UNICEF plus de 125 millions de filles et de femmes de vingt neuf pays ont subi des mutilations génitales féminines (MGF), et cinq des pays où cette pratique est la plus répandue se trouvent en Afrique.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit la mutilation génitale féminine comme la pratique de l’ablation partielle ou totale des organes génitaux féminins externes ou d’autres lésions causées aux organes génitaux féminins, pour des raisons non médicales.
Différents rapports indiquent que le phénomène a connu une résurgence à la suite de la pandémie de Covid 19, en particulier en Afrique de l’Est et de l’Ouest. Les couvre-feux prolongés, les congés sans solde et les mises à pied ont restreint les déplacements, maintenu les familles confinées chez elles et réduit les perspectives de développement économique.
Les écoles, qui tiennent souvent lieu de refuge provisoire pour les filles ou les jeunes femmes issues de communautés pratiquant les MGF, ont fermé leurs portes, rendant les ex-élèves plus vulnérables aux pressions auxquelles elles sont soumises aux fins de leur faire subir cette épreuve supposée les rendre plus mariables. Certaines familles, confrontées à des difficultés économiques, considèrent la perspective d’une dot comme un encouragement monétaire à offrir leurs filles excisées, même à un jeune âge, comme épouses.
D’après des organisations militantes de la société civile, cette résurgence est également provoquée par l’absence d’un volet consacré aux mutilations génitales féminines dans les réponses contre la pandémie de Covid-19 dans les pays d’Afrique, ainsi que par le fait que le temps et les ressources ont été accaparés par la lutte contre la pandémie.
Alors que nous entrons dans la troisième décennie du XXIe siècle, il est évident que les mutilations génitales féminines perdent de plus en plus la faveur des populations dans les pays où elles sont pratiquées depuis des siècles. Par conséquent, le problème n’est donc plus d’ordre culturel : il se présente dorénavant sous les aspects des droits de la personne et de la santé, et même sur le plan économique.
L’OMS estime qu’en 2019, avant la pandémie, les coûts de santé pour les filles et les femmes ayant été victimes des MGF dans vingt-six pays d’Afrique s’élevaient à 1,4 milliard de dollars américains. Le nouveau calculateur du coût des MGF de l’organisation indique que, si les mutilations génitales féminines se poursuivent au rythme actuel, leur coût annuel atteindra 2,1 milliards de dollars par an d’ici à 2048. Les progrès réalisés dans la lutte contre cette pratique risquent d’être effacés en raison de sa résurgence provoquée par la pandémie.
En d’autres termes, les mutilations génitales menacent les efforts déployés par l’Afrique pour améliorer la qualité de vie de ses habitants. Nous ne pouvons donc pas laisser cette résurgence se poursuivre.
Les mesures d’intervention de la Banque africaine de développement face à la pandémie de Covid-19 se sont traduites par des dizaines de millions de dollars versés aux pays membres régionaux et une partie de cette aide a été utilisée pour lutter contre les violences basées sur le genre. Par exemple, en Afrique du Sud, la Banque a renforcé les mesures mises en place par le gouvernement pour lutter contre les violences basées sur le genre et les féminicides, surtout grâce au développement d’un système intégré d’information sur la gestion des violences basées sur le genre et des féminicides.
Ces opérations sont conformes à la Stratégie du Groupe de la Banque africaine de développement en matière de genre (2021-2025) qui repose sur l’autonomisation des femmes et des filles. Nous pensons que les interventions communes pour mettre fin aux mutilations génitales féminines auront un effet transformateur pour les femmes et les filles d’Afrique, ce qui permettra à la planète de se consacrer à l’atteinte des Objectifs de développement durable des Nations unies.
Alors que nous célébrons le 6 février la Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines, la Banque africaine de développement prend acte de la nécessité urgente d’éliminer totalement les mutilations génitales féminines. Les femmes et les filles ne peuvent pas pleinement atteindre leur plein potentiel économique et social si leur vie est mise en danger par cette pratique traumatisante.
L’édition 2021 de la Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines a pour thème : « Le temps de l’inaction mondiale est révolu : unissons-nous, finançons, agissons pour mettre fin aux mutilations génitales féminines ». Nous appelons les pays africains à inclure les services de santé et les services sociaux dans leurs plans nationaux de mesures d’intervention face à la pandémie de Covid-19, la prévention des MGF et le rétablissement des filles et des femmes l’ayant subie en étant des éléments essentiels.
Nous demandons la mise en place de davantage de partenariats régionaux et nationaux qui prennent en compte les réformes législatives, le renforcement de la responsabilité nationale et la mobilisation des ressources en faveur des efforts de lutte contre les MGF. Les partenaires doivent également investir dans la rescolarisation des filles, notamment celles qui ont dû abandonner leurs études en raison d’un mariage ou d’une grossesse précoce.
Nous soutenons les opérations visant à éliminer la pratique des MGF qui se sont avérées efficaces, notamment celles intégrant des innovations technologiques dans les initiatives de surveillance et de communication des informations, surtout dans les communautés isolées.
Les MGF n’offrent, en termes de santé, aucun bénéfice aux femmes et aux filles, et elles sont reconnues internationalement comme une atteinte à leurs droits de la personne, à leur santé et à leur intégrité. Joignez-vous à moi pour « nous unir, financer et agir » afin de mettre fin aux mutilations génitales féminines.
Vanessa Moungar
Directrice chargée du Genre, des Femmes et de la Société civile à la Banque africaine de développement
Yasma Desreumaux avait un rêve. Participer au développement du sport – sa passion de toujours -, dans son pays natal, l’Algérie. Son rêve est, depuis 2017, une réalité. Yasma a ouvert le premier magasin Decathlon algérois et mène les équipes algériennes de la marque de sport. Sous son impulsion, entourée de centaines de coéquipiers recrutés localement, deux magasins Decathlon ont été ouverts, ainsi qu’un site de production de produits sportifs.
Découvrez le portrait de cette femme engagée, inspirante, volontaire. Une sportive qui oeuvre au quotidien pour promouvoir l’activité physique, allant de pair avec la parité et la durabilité. Une histoire vraie, actuelle, qui préfigure aussi le sport de demain.
Decathlon United – 100 000 collaborateurs rendant le sport accessible sur les cinq continents – s’engage auprès de Women Sports Africa en tant que Top Partenaire pour trois ans, de 2021 à 2024. Objectifs : mettre en valeur toutes les femmes inspirantes sur le continent africain, contribuer à la diffusion du sport et ses bienfaits en Afrique et partout dans le monde.
Ce partenariat s’inscrit dans les alliances de sens que Decathlon tisse avec les acteurs leaders du sport, dont Women Sports Africa dans le domaine du journalisme et du reportage.
« Nous, Decathloniens, dont la mission est de rendre le sport accessible au plus grand nombre, sommes très heureux de contribuer à l’essor du Sport au Féminin en Afrique auprès d’un groupe de presse de grande qualité, qui s’adresse à toutes et tous. Les valeurs d’équité, de partage, de tolérance, de bien-être à travers l’activité physique portées par le magazine et ses déclinaisons digitales sont, en tous points, les nôtres. »
Grâce à ses partenaires engagés, Women Sports Africa est diffusé gratuitement en ligne et en print sur l’ensemble du continent africain et particulièrement dans les 26 pays suivants : Algérie, Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Centrafrique, Comores, Congo RC, Congo RDC, Côte d’Ivoire, Djibouti, Gabon, Guinée, Guinée Equatoriale, Madagascar, Mali, Maroc, Maurice, Mauritanie, Niger, Rwanda, Sénégal, Seychelles, Tchad, Togo et Tunisie.
Naïma El Guermah, directrice d’édition de Women Sports Africa : « Women Sports Africa est le média de référence pour les femmes par et avec le sport. Nous sommes fiers et très heureux d’accueillir Decathlon United en tant que Top Partenaire pour accélérer notre diffusion et le partage des plus belles histoires du Sport au Féminin en Afrique ! »
Source: Omnisport
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La crise sanitaire de Covid-19 a exacerbé les inégalités entre les sexes dans le monde. Les femmes courent un risque beaucoup plus élevé que les hommes de perdre leur emploi en raison de la ségrégation sectorielle où elles sont surreprésentées dans les industries affectées négativement par la pandémie, comme les services d'alimentation et de vente au détail. De plus, les garderies fermées et l'enseignement à distance pour leurs enfants obligent les femmes, par exemple, aux États-Unis, à conserver la main-d'œuvre quatre fois plus vite que les hommes . Et en Inde, la fermeture d'usines prive de nombreuses jeunes femmes de nouvelles opportunités économiques qui leur ont permis de démarrer une vie indépendante. Enfin, les ordonnances de rester à la maison font qu'il est beaucoup plus difficile pour les femmes dans des relations abusives d'échapper à un cycle de violence, ce qui«Pandémie de l'ombre».
Mais qu'en est-il des femmes handicapées? Les taux d'emploi des femmes handicapées sont les plus bas par rapport aux hommes handicapés et aux hommes et femmes non handicapés. Les jeunes femmes handicapées subissent jusqu'à dix fois plus de violence sexiste que celles non handicapées. Alors, comment la récession économique affectera-t-elle les femmes qui sont déjà exclues de l'éducation et des opportunités d'emploi parce qu'elles ont des besoins différents en matière de communication et d'accès physique? Et comment les pays peuvent-ils garantir que les services offerts aux survivants de violence domestique tiennent compte de la dépendance spécifique des femmes handicapées vis-à-vis de leurs soignants ?
Women, Business and the Law (WBL) a récemment mené une recherche pilote sur les femmes handicapées . Nous essayons de mieux comprendre comment les pays du monde entier utilisent leurs systèmes juridiques pour protéger les femmes handicapées de la discrimination multiple et intersectionnelle à laquelle elles sont confrontées par rapport aux hommes avec et sans handicap. À cet effet, nous avons ajouté quatre nouveaux points de donnéesdans la collecte de données primaires 2020 sur les femmes, les entreprises et le droit. En coopération avec des experts juridiques locaux, nous avons pu mener une évaluation préliminaire pour 176 économies. Cette recherche est la première du genre à cartographier le cadre juridique des droits des femmes handicapées à l'échelle mondiale. Les résultats préliminaires donnent des résultats surprenants: alors que 71 économies ont une disposition constitutionnelle qui garantit l'égalité des droits pour les personnes handicapées, aucune des constitutions analysées ne mentionne les femmes handicapées. En ce qui concerne les lois statutaires, 138 économies ont une loi, autre que la constitution, qui traite des droits des personnes handicapées. Cependant, seul un quart des économies analysées - soit 35 pour être exact - reconnaissent et protègent explicitement les droits des femmes handicapées dans leur cadre juridique.
Par exemple, la loi de 2010 sur les femmes de la Gambie impose l'obligation de «garantir la protection des femmes handicapées et de prendre des mesures spécifiques en fonction de leurs besoins physiques, économiques et sociaux pour faciliter leur accès à l'emploi, à la formation professionnelle et professionnelle, ainsi qu'à leur participation à la prise de décision. » La loi koweïtienne relative aux droits des personnes handicapées de 2010 accorde des prestations de maternité supplémentaires aux femmes handicapées. La Moldavie reconnaît les besoins des femmes handicapées en matière de santé génésique, notamment l'accès aux traitements gynécologiques et aux conseils en matière de planification familiale (loi sur l'inclusion sociale des personnes handicapées de 2012). Et la loi indonésienne sur le handicap de 2016 reconnaît l'importance de protéger les femmes handicapées contre la violence et de fournir des maisons sûres facilement accessibles.
Figure 1: Conclusions préliminaires sur le cadre juridique relatif aux femmes handicapées
Les données pilotes sur les femmes, les affaires et le droit font partie des 10 engagements du Groupe de la Banque mondiale pour un développement intégrant le handicap . À l'occasion de la Journée internationale des personnes handicapées de cette année, nous nous engageons à poursuivre nos recherches et à faire en sorte que la voix des femmes handicapées soit entendue par les décideurs du monde entier.
Source: Banque Mondiale
La Tunisie est fréquemment citée comme étant à l'avant-garde des droits des femmes dans le monde arabe en raison du statut unique de la femme tunisienne. Depuis la promulgation du Code du statut personnel (PSC) en 1956, les femmes tunisiennes ont joué un rôle plus important dans le développement du pays. Plus récemment, ils ont joué un rôle essentiel lors de la transition démocratique au lendemain de la révolution.
Depuis que j'ai pris mes fonctions à Tunis, j'ai observé à plusieurs reprises la place importante de la femme tunisienne dans la société et dans le monde professionnel. Un nombre croissant de femmes occupent désormais des postes de direction aux plus hauts niveaux de la fonction publique et du secteur privé. De plus, les indicateurs sont prometteurs: le pays se classe 4e en termes d'égalité hommes-femmes dans la région MENA. Les femmes tunisiennes ont un taux d'alphabétisation de 72%, représentent 42% des étudiants de l'enseignement supérieur et occupent 36% des sièges parlementaires.
Mais se pourrait-il que ces chiffres dissimulent une réalité plus nuancée et dénotent des disparités géographiques et sociales?
Selon le rapport Global Gender Gap 2020, la publication du Forum économique mondial sur les inégalités entre les sexes, sur un total de 153 pays, le classement de la Tunisie en termes d'égalité entre les sexes est passé de la 90e à la 124e entre 2006 et 2020. dans les sous-indices. La Tunisie passe ainsi de la 97ème à la 142ème position en termes de participation économique et d'opportunités de travail, de la 76ème à la 106ème position en termes d'éducation et de la 53ème à la 67ème position en termes de participation politique. Malgré ces performances apparemment bonnes par rapport aux autres pays de la région MENA, la tendance en Tunisie est alarmante, les réalisations sont fragiles et le chemin vers l'égalité reste long.
En effet, si les femmes représentent 67% des diplômés de l'enseignement supérieur, elles ne représentent que 24,6% de la population active. Le chômage touche deux fois plus les femmes (22,5%) que les hommes (12,4%) et cette disparité est encore plus exacerbée dans les régions de l'intérieur du pays (Gabès, Kasserine, Jendouba, Kébili, Gafsa et Tataouine) où le taux de chômage des femmes est à 35% en moyenne. De plus, seuls 23,3% des nouveaux prêts au logement sont accordés aux femmes, et les femmes continuent d'être victimes de violences mondiales, c'est-à-dire d'au moins une forme de violence (physique, sexuelle, psychologique ou économique).
Malgré leurs résultats scolaires, les jeunes femmes souffrent d'une mauvaise intégration dans la vie économique. Le ralentissement des recrutements dans le secteur public, secteur où 39% des effectifs sont des femmes, est un facteur important, mais n'explique qu'en partie cet état de fait. D'autres facteurs entravent l'inclusion économique et l'autonomisation des femmes, comme le manque de systèmes de soutien abordables et de qualité pour les mères qui luttent pour concilier travail et famille, le droit du travail, la violence domestique et la prévalence d'attitudes et de valeurs plus conservatrices que la progressivité de la CFP ne le suggère. Ces inégalités entravent le développement économique et social du pays en le privant d'une partie de ses forces motrices.
La violence contre les femmes est surprenante dans un pays comme la Tunisie. Notre équipe a appris avec consternation que les femmes entrepreneurs de l'intérieur des campagnes ont été la cible d'intimidations et de violences, malgré le fait qu'elles jouissent du droit de transformer les ressources naturelles en produits à haute valeur ajoutée. Grâce à une approche innovante qui combine la tradition des femmes (récoltes artisanales) et l'esprit d'entreprise, ces femmes offrent une opportunité d'inclusion et d'autonomie financière à d'autres femmes rurales. Il est impératif de prévenir les actes de violence pour préserver les droits économiques des femmes et encourager toute une génération de jeunes diplômés de l'intérieur du pays. Les défis de la crise du COVID-19 ne doivent pas mettre en péril les efforts parfois timides d'innovation et d'inclusion économique.
Enfin, le manque d'égalité en termes de droits économiques pénalise les femmes, qui sont fortement désavantagées en termes d'accès au crédit, à la propriété foncière et aux produits financiers. Cette inégalité entrave leurs initiatives entrepreneuriales ou commerciales et affecte leur autonomie financière. Selon le rapport 2020 du Forum économique mondial sur les inégalités entre les sexes, seulement 2,9% des entreprises tunisiennes ont un capital majoritairement féminin. Ainsi, l'importance des garanties dans les décisions de prêt, combinée au code de l'héritage qui prévoit que les femmes n'héritent que de la moitié de la part des hommes du même degré de parenté, sont des obstacles majeurs aux droits économiques des femmes. Nous devons continuer à espérer que le dernier grand projet de feu le Président Essebsi concernant le droit d'héritage se réalisera afin de surmonter cette inégalité fondamentale.
L'énergie, le courage et le dynamisme de la femme tunisienne d'aujourd'hui restent un élément unique dans une région où les inégalités entre les sexes persistent. A l'image de leurs mères et grands-mères qui, dans les années 60 et 70, ont investi dans de nombreux domaines professionnels, que ce soit dans le secteur de la santé ou de l'éducation, dans la fonction publique ou dans les entreprises privées, les jeunes femmes d'aujourd'hui peuvent innover. Ils intègrent les secteurs du futur, les start-up les plus sophistiquées et maîtrisent les métiers les plus sophistiqués. L'Etat tunisien devrait encourager cet esprit d'innovation, en protégeant les femmes de la violence des défenseurs du statu quo, en garantissant leurs droits économiques et en leur offrant l'égalité des chances au travail et à l'école. C'est ça la démocratie.
La Banque Mondiale
Des milliers de filles, au Burkina Faso, en dépit des campagnes de sensibilisation, continuent d’être victimes de l’excision. Plusieurs d’entre elles peinent à mener une vie normale, en raison des séquelles de cette pratique néfaste.
Le 12 février 2011, il était 19 heures. Nathalie (nom d’emprunt), élève en classe de troisième et âgée de 15 ans est pour la première fois à Ouagadougou en provenance du village de Kuzili, dans la commune de Saponé (région du Centre-Sud). Contrairement à ses camarades qui se rendent dans la capitale pour des congés ou des vacances, elle débarque du village par un concours de circonstances.
Dans les faits, deux jours avant son départ du village, Nathalie, de retour de l’école, est appelée par sa grand-mère, Amina. Dans sa chambre, la vieille de 63 ans explique à Nathalie et trois de ses cousines, dont l’âge est compris entre quatre et huit ans, les règles qui régissent la société. La jeune Nathalie est heureuse de “fréquenter l’école” de sa grand-mère. Le temps passe. L’heure des cours de l’après-midi avance.
Les « amies » enchaînent la causerie. Contre toute attente, « Amina, l’exciseuse » lâche : « Après-demain matin, tu seras excisée à nouveau. Vous êtes quatre. Ta première excision a échoué ». Choquée par l’annonce, elle est consolée par sa copine, qui lui conseille de dénoncer Amina aux responsables du village. La jeune fille hésite à dénoncer ses parents. Elle s’est donc résolue à quitter le village, destination, Ouagadougou. « J’avais pris la décision. Je préfère abandonner l’école que de perdre ma vie », explique-t-elle, la voix nouée. Les frais de dossiers pour l’examen du BEPC sont utilisés pour le transport. Arrivée à Ouagadougou à 19 heures, elle est logée chez sa tante, Talato.
« Ma tante a informé ma mère de la situation. Elle a demandé que je sois bien gardée. Quand mon père a su que je vis chez une proche de ma maman, il a divorcé d’elle », témoigne-t-elle, toute furieuse. Espérant reprendre l’école l’année suivante, Nathalie s’exerce à la coiffure auprès de Talato. Son espoir de retrouver le chemin de l’école restera vain. « A la rentrée des classes, ma tante et ma mère n’avaient pas les moyens pour me payer la scolarité à Ouagadougou », laisse entendre l’infortunée.
Agée aujourd’hui de 24 ans, teint clair et mesurant environ 1m 70, Nathalie est désormais coiffeuse. Elle gagne sa vie à travers ce métier. Mais, elle vit les séquelles de la pratique, dans une vie « semi-heureuse » avec son partenaire. « Mon homme est compréhensif et adorable. Mais, le fait que j’ai été excisée me fait souffrir pendant les rapports sexuels. Je ressens des douleurs intenses », narre-t-elle, tête baissée.
Neuf ans après cette tentative de sa seconde excision, les yeux embués de larmes, Nathalie, assise sur une chaise en cette matinée de mardi du mois de juillet 2020, se replonge dans sa douloureuse enfance. En 2002, Nathalie quitte la Côte d’Ivoire pour le bercail. Six mois plus tard, elle subit l’ablation de son clitoris. « On a dit à ma maman, qui est de nationalité ivoirienne, que l’excision est obligatoire pour les filles de notre famille. Et que cela me protègera contre les maladies », confie la demoiselle. « J’ai été excisée à l’âge de six ans. Le clitoris et les petites lèvres ont été coupés.
Je faisais la classe de CP1 », relate-t-elle, en pleurant, la voix à peine audible … Ce triste
jour est le début du calvaire de Nathalie. Elle saigne quand elle urine et est obligée de changer de sous-vêtements en permanence. Son père est complice de son mal. « En classe de CE2, je suis allée en vacances en Côte d’Ivoire. Mon père m’a dit que mon excision avait échoué, car le clitoris a été mal coupé. Il est responsable de la pratique », soutient Nathalie.
La petite Aïcha n’aura pas les mêmes chances que Nathalie. Ce vendredi du mois d’août 2020, une grande pluie s’abat sur Ouagadougou. Nous parvenons à obtenir un rendez-vous avec Dara, la mère de Aïcha. Elle vit dans un quartier populaire de Ouagadougou. Il est 9 heures 30 minutes. Après un soupir, elle questionne : « C’est quelle presse ? Et ma photo ? ». L’anonymat total est réclamé. La confiance s’installe …
Le crime commis sur la petite Aïcha remonte à janvier 2020. Alors que la fillette devait fêter son quatrième anniversaire sept mois plus tard, sa mère est appelée à Done, un village de la commune de Dissin dans la province du Ioba. Raison ? « Honorer une décision ancestrale ». Elle tente d’aller au village mais n’y parvient pas, en raison du coronavirus et la mise en quarantaine des villes comme Ouagadougou. « Je me disais que ma fille était sauvée », dit Dara, toute triste.
Mais, un matin, elle reçoit un appel téléphonique, accompagné de menaces. Elle est accusée de refus de faire venir la petite Aïcha. Un proche de la famille ayant une autorisation les emmène à bord de son véhicule. Aïcha n’échappe pas à son destin. Son clitoris est coupé. « Elle a beaucoup saigné», se remémore la mère de l’infortunée. Après trois jours de soins à 21 heures, « elle est morte dans mes bras », raconte-t-elle, les yeux dégoulinant de larmes.
Le partenaire de Nathalie, O.I., officier de police en service à Ouagadougou compte ester son beau-père en justice. Mais quand ? En attendant, aucune plainte n’est déposée contre le géniteur de Nathalie. Depuis 2016, ce dernier n’est plus rentré au pays. « Quand il va retourner au bercail, nous allons introduire la procédure. Voulez-vous qu’on lance un mandat international contre lui ?», questionne O.I. Pour dame Dara qui confie le sort de la petite Aïcha à Dieu, dénoncer les pratiquants, c’est prendre le risque de devenir persona non grata pour sa belle-famille. Elle se rappelle du cas de sa sœur Angèle (nom d’emprunt) qui a été répudiée par son mari pour avoir signalé un cas d’excision. Cette expérience intimidera dame Dara, qui compte vivre son mal. « Je me dis que c’est la volonté divine. Je pense que c’est mieux de protéger mon foyer », lâche-t-elle.
Nathalie suit un accompagnement psychologique et un traitement dans un centre sanitaire de la place. « Sans ces soins, je serais devenue folle. Il arrive des moments où je revis cet évènement et je me mets à pleurer. Actuellement, je tente de surmonter cette épreuve», confie Nathalie. Ce n’est pas le cas pour dame Dara. Après le deuil de sa fille, elle est revenue à Ouagadougou. Excepté les encouragements du voisinage, elle essaye de vivre avec la douleur. « Suivi psychologique ?
C’est pour les Blancs. J’essaie de confier tout à Dieu », laisse-t-elle entendre. Cependant, l’absence de suivi est dangereuse pour les victimes, selon l’expert de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour les mutilations génitales féminines (MGF), Pr Michel Akotionga, par ailleurs vice-président d’honneur du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision au Burkina. Selon lui, il y a quatre types de MGF: le retrait complet du clitoris, le retrait du clitoris et des petites lèvres du sexe, le retrait du clitoris, des petites et des grandes lèvres du sexe afin de rétrécir le sexe et l’étirement des petites lèvres du sexe plus une cautérisation, un percement, une ponction ou une scarification du clitoris par des méthodes chimiques.
Les conséquences sont l’hémorragie, les infections, les troubles psychologiques. « Pour le type II, il y a une cicatrisation vicieuse entrainant l’accolement des lèvres réduisant l’orifice vaginal. Cela peut causer des rapports sexuels douloureux, une rétention des urines et des menstrues », confie le gynécologue, le Pr Akotionga. C’est le cas de S.O.A., victime du type III. Ses nombreuses tentatives d’avoir des rapports sexuels se sont soldées par des échecs. En plus des douleurs, elle doit faire face à la présence de kystes dans son corps. « J’ai 32 ans. Mon vagin a été détruit complètement.
Je sens des douleurs même si mon doigt le touche », explique l’infortunée qui a subi la pratique à l’âge de 17 ans. Pr Akotionga indique qu’une impossibilité de faire les rapports sexuels peut survenir, si l’on est victime de l’excision de type 3 ou 4. Au cas où il y a possibilité, pendant l’accouchement, il y aura des complications. Pour la mère, il peut y avoir des déchirures simples ou compliquées qui peuvent aller jusqu’à l’anus. Cela causera de l’hémorragie et la femme peut en mourir.
Quant au bébé, sa tête pourrait buter contre le périnée qui est devenu dur et peut également mourir. A défaut, l’enfant peut avoir des troubles mentaux. Les prises en charge sont multiples. « Si ce sont des troubles psychologiques qui causent l’insensibilité pendant les rapports sexuels, la victime est conduite chez un psychiatre. Si c’est le rétrécissent du vagin, il y a une sensibilisation pour la rassurer que sa vie sera améliorée. Si un accord est trouvé, nous faisons la réparation et un contrôle est fait chaque semaine jusqu’à la guérison », explique l’expert de l’OMS.
168 cas en 2017 contre 46 en 2016 ; tel est le nombre de filles et de femmes victimes de l’excision, selon l’annuaire statistique 2017 du ministère de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille. Le 20 décembre 2019 s’est tenue la deuxième assemblée générale statutaire du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision.
A l’issue de celle-ci le directeur de cabinet du ministère en charge de la femme, Delwendé Pierre Anselme Nikiema, souligne que 185 filles excisées ont été enregistrées dans la seule région du Sud-Ouest par les services déconcentrés.
Cependant, le Burkina Faso dressera un arsenal contre l’excision. Un numéro vert (80001112) est, dans la foulée, instauré pour les dénonciations. Un plan stratégique national pour l’élimination des MGF, suivi d’un plan d’actions quadriennal 2016-2020 adopté, pour diminuer la pratique. Des éléments juridiques, dont la Constitution dans ses articles 1 et 2 prône respectivement l’égalité des Burkinabè et la protection de l’intégrité physique des citoyens, interdisent les traitements inhumains.
Le Code pénal dont les articles 380 à 382 prévoient des sanctions pénales et financières. Le Code de la famille et des personnes dans son article 510 prévoit des responsabilités parentales. Des traités internationaux et régionaux sont signés. Le Burkina Faso adhère, en 1987, à la convention de 1979 sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, et à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples de 1984.
Le pays des Hommes intègres est champion mondial dans la lutte contre les MGF. Malgré tout, les chiffres sont en hausse.
Selon le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), environ 200 millions de filles et de femmes ont subi des MGF au monde. Et en 2019, environ 4,6 millions ont été excisées.
A cette allure, 68 millions de filles seront victimes de la pratique entre 2015 et 2030.
Sidwaya
Première Dame du Botswana lors de sa tournée à vélo pour STOP à la violence sexiste et marquer la Journée Internationale pour « l’Élimination de la Violence à l’égard des Femmes » à travers le concours d’affiches
Première Dame du Botswana lors de sa tournée à vélo pour STOP à la violence sexiste et marquer la Journée Internationale pour « l’Élimination de la Violence à l’égard des Femmes » à travers le concours d’affiches.
Merck Foundation et la Première Dame du Botswana célèbrent la Journée Internationale de « l’Élimination de la Violence à l’égard des Femmes » en lançant un concours d’affiches pour STOP à la Violence Sexiste. Le 26 novembre 2020, la branche philanthropique de Merck Allemagne, marque la Journée Internationale pour l’Élimination de la Violence à l’égard des Femmes avec l'annonce du concours d'affiches « Stop GBV » en partenariat avec S.E. Mme NEO JANE MASISI, La Première Dame du Botswana et Ambassadrice de ‘Merck More Than A Mother,’ dans le but de prévenir la violence sexiste et la maltraitance des enfants dans le pays.
Merck Foundation CEO, Dr. Rasha Kelej, a rejoint la visite virtuelle à vélo de la Première Dame du Botswana, S.E. Mme NEO JANE MASISI à faire partie de cette initiative créative. « Je crois que c'est la première fois qu'une Première Dame Africaine traverse son pays à vélo pour une cause. C'était également formidable de voir le soutien incroyable du Président du Botswana, S.E. M. MOKGWEETSI MASISI a donné à sa charmante épouse, Première Dame et mère du Botswana, et à nous tous pour éliminer toutes les formes de violence contre les femmes et les filles.
Je salue ma chère sœur, S.E. Mme. NEO JANE MASISI pour ses efforts considérables et son idée novatrice pour mettre fin à la violence sexiste et nous encourager à prendre position contre la violence sexiste et la maltraitance des enfants », a souligné le Dr. Rasha Kelej.
Parlant de l'Initiative « Stop GBV », et avant sa tournée à vélo pour la soutenir, La Première Dame du Botswana S.E Mme. NEO JANE MASISI a déclaré : « La pandémie nous a paralysés, mais elle a également donné lieu à une autre pandémie ; c'est la violence contre les filles, les femmes et les enfants. Les inégalités entre les sexes préexistantes qui alimentent la violence à la maison se sont aggravées en raison des périodes de quarantaine prolongées. L'initiative « Stop GBV » et le concours d'affiches avec Merck Foundation contribueront à nos efforts pour mettre fin à la violence basée sur le genre au Botswana, et nous avons concentré nos efforts conjoints pour lutter contre la violence basée sur le genre, en protégeant l'humanité en particulier les filles et les femmes. La violence sexiste a détruit des familles et nous a empêchés dans la réalisation des objectifs de développement, et a favorisé la désunion au sein des communautés, à la fois au niveau national et international. »
Dr. Rasha Kelej, CEO of Merck Foundation and One of the 100 Most Influential Africans (2019, 2020) a souligné : « L'épidémie de coronavirus a aggravé l'impact des problèmes sociaux et culturels existants, qui ont gravement touché les femmes et les enfants, qui ont été enfermés avec leurs agresseurs et sont plus que jamais victimes de violence conjugale. Avec l'initiative « Stop GBV », je me joins à ma sœur, S.E. Mme NEO JANE MASISI, La Première Dame du Botswana, pour soutenir ses grands efforts pour arrêter la violence sexiste et encourager les gens à prendre position contre la violence sexiste et abus sur mineur. »
Le concours d’affiches « Stop GBV » sera l’objectif de la Fondation Merck et de la Première Dame du Botswana de contribuer à l’élimination de la violence sexiste au Botswana.
Le concours d'affiches « Stop GBV » se tiendra dans tout le Botswana et le but du concours est de sélectionner le travail le plus créatif et inspirant en faveur de l'un des principaux objectifs du concours qui sont: Arrêter la violence sexiste, aider les gens à comprendre que la violence sexiste est inacceptable et perverse, promouvoir la tolérance zéro de la violence sexiste et démontrer que la violence sexiste peut être émotionnelle, financière, physique et sexuelle.
Le concours est ouvert aux femmes et aux hommes âgés de 18 à 55 ans, et tous les Batswana, quel que soit leur lieu de résidence, sont éligibles pour participer au concours.
Les candidatures au concours doivent être soumises par e-mail au format fichier (JPG, PNG) à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. en incluant un récit expliquant le message clé sur l'affiche dans le cadre de l'e-mail, et le récit ne doit pas dépasser 200 caractères.
La date de soumission des candidatures au concours d'affiches « Stop GBV » est le 30 novembre 2020.
« La violence à l'égard des filles, des femmes et des enfants continue d'être un problème pressant non seulement en Afrique mais partout dans le monde, et avec l'événement de la Journée Internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes et le concours d'affiches « Stop GBV » en partenariat avec La Première Dame du Botswana, nous espérons apporter un changement dans nos sociétés et faire comprendre que la prévention de la violence sexiste est un droit humain fondamental », a ajouté le Dr. Kelej.
Distribué par APO Group pour Merck Foundation.
Québec, le 11 novembre 2020. Femmessor a procédé au dévoilement des 100 entrepreneures qui feront partie de la campagne ayant pour thème « La force de l’impact » présentée par RBC. Cette toute nouvelle campagne offrira un rayonnement sans précédent à 100 femmes issues de tous les horizons et provenant des 4 coins du Québec qui ont une influence positive sur notre société, et dont l’entreprise répond à au moins un des 17 objectifs de développement durable fixés par l’ONU pour créer un monde meilleur.
« Avec cette campagne, nous voulons mettre de l’avant des entrepreneures d’exception qui contribuent à la création d’un monde meilleur, mais aussi créer un vaste mouvement afin d’inspirer d’autres entrepreneures à passer à l’action. Par le biais de cette campagne, Femmessor se positionne non seulement comme une organisation de soutien à l’entrepreneuriat féminin, mais comme leader de changement dans le Québec de demain, en prônant un nouveau modèle économique plus résilient et plus respectueux des humains et de l’environnement » mentionne Sévrine Labelle, présidente-directrice générale de Femmessor.
« J’ai été ravie de voir autant d’entrepreneures pleinement engagées dans l’atteinte des objectifs de développement durable. Je suis fière de faire partie de cette campagne, qui permet de donner une voix et mettre sous les projecteurs des femmes de tête qui ont à cœur un monde meilleur. J’en profite pour remercier les membres du jury, qui ont fait un travail remarquable et surtout, félicité toutes les entrepreneures qui ont déposé leur candidature » ajoute Danièle Henkel, présidente du jury de la campagne.
Initiée par Femmessor et présentée par la RBC, en collaboration avec Coup de pouce, TVA Publications, QUB radio, Lavery, Janie Duquette & l’Académie du pouvoir féminin, Lazuli marketing conseil, le ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec ainsi que le gouvernement du Canada, la campagne permettra aux 100 entrepreneures choisies de bénéficier d’une grande visibilité. En effet, les profils des entrepreneures seront présentés sur le site de Femmessor, les profils vidéo seront diffusés dans les médias sociaux, en plus de plusieurs opportunités de rayonnement via des entrevues médiatiques, des billets de blogue, des parutions dans un bookazine et plus encore ! Cette visibilité de grande envergure se déploiera de décembre 2020 à mars 2021.
Liste des 100 entrepreneures de la campagne(le lien est externe)
À propos de Femmessor
Femmessor est une organisation dédiée au développement de l’entrepreneuriat féminin qui a pour mission de contribuer directement à la création, à la croissance et à l’acquisition d’entreprises dirigées et détenues en tout ou en partie par des femmes dans les 17 régions du Québec. Son offre de financement conjuguée à une expérience d’accompagnement adapté aux besoins des entrepreneures permet à ces dernières de bâtir des entreprises durables et prospères. Femmessor est soutenue financièrement par le ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI) et par le gouvernement du Canada dans le cadre de la Stratégie pour les femmes en entrepreneuriat. Grâce à un partenariat avec le Fonds pour les femmes entrepreneures FQ (Femmessor, Fondaction, Investissement Québec à titre de mandataire pour le gouvernement du Québec), elle facilite l’accès à près de 19 millions de dollars pour soutenir, par le biais de prêts conventionnels, des entreprises comptant au moins une femme dans un poste stratégique et détenant au moins 25 % des actions et des votes.
EDITORIAL
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Une approche globale de la société : le rôle des femmes est essentiel pour bâtir des communautés résilientes après le Covid-19 (Par Vanessa Moungar et Yero Baldeh)
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La pandémie a eu un impact disproportionné sur les femmes et les filles vivant dans des environnements fragiles
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ABIDJAN, Côte d'Ivoire, 12 novembre 2020/ -- Par Vanessa Moungar et Yero Baldeh *
Dans le contexte de fragilité que connaît l’Afrique, ce sont les groupes déjà marginalisés qui ploient le plus sous le fardeau des conflits, de la pauvreté et du changement climatique. Si nous ne redoublons pas d’efforts collectivement, les pauvres représenteront plus de 90 % de la population africaine d’ici à 2030. Triste record, huit des dix pays les plus pauvres du monde se trouveront sur le continent, en situation de grande fragilité. Il nous faut agir d’une manière décisive pour modifier cette tendance. Aujourd'hui, des poches de fragilité se propagent de plus en plus dans les pays africains mais également au-delà de leurs frontières, exacerbées par l'épidémie de Covid-19 avec ses conséquences sanitaires économiques et sociales. La pandémie a eu un impact disproportionné sur les femmes et les filles vivant dans des environnements fragiles , compromettant, entre autres, leur éducation, leurs moyens de subsistance et leur nutrition. N’oublions pas que les femmes sont les piliers des économies africaines. Moteurs clés de la transformation, elles peuvent nous aider à reconstruire des sociétés meilleures et plus résilientes. Ne nous trompons pas : ce sont les femmes qui peuvent aider à reconstruire les communautés une fois la crise passée. Mais à la condition d’être autonomisées et de recevoir un soutien adéquat. Des études démontrent qu'en Afrique, les femmes réinvestissent jusqu'à 90% pour assurer un filet de sécurité sociale à leurs familles, ce qui a des répercussions positives sur la santé, l'éducation et la nutrition. Investir en faveur des femmes, c’est s’assurer des rendements plus élevés. Les défis de la vulnérabilité et de la fragilité La fragilité et ses manifestations sont complexes, multidimensionnelles et évolutives en raison des changements sociaux, économiques, politiques et environnementaux dramatiques qui exacerbent les inégalités, l'exclusion et la marginalisation. Les femmes ont été pendant bien trop longtemps – et le sont malheureusement encore trop souvent – réduites à des tâches bénévoles ou des emplois mal rémunérés, avec pour résultat des sources de revenus et de protection sociale imprévisibles et inadéquates. La crise du Covid-19 a aggravé ces inégalités. Une étude, réalisée en juillet 2020 par ImpactHer et ONU Femmes (https://bit.ly/2Iv4ONX) dans 30 pays africains, a révélé que 80% des femmes propriétaires de PME avaient dû fermer temporairement ou définitivement leur entreprise en raison des restrictions sanitaires. L’effet du ralentissement économique, subi par les entreprises dirigées par des femmes, se fait sentir dans toute la société car ces entreprises représentent environ 40% des PME africaines. La réduction de l'accès aux services de base qui en a résultée a eu un effet domino dévastateur sur la sécurité alimentaire, la nutrition, la santé, l'éducation et le logement, pour ne citer que quelques-unes des pressions croissantes qu’exerce la fragilité sur tout le continent. Qui plus est, les marges de manœuvre budgétaire des gouvernements se réduisent à cause de la baisse d’activité et des répercussions budgétaires croissantes des appels à une protection sociale accrue pour faire face à la pandémie. Le financement du développement devient ainsi la dernière préoccupation des gouvernements. Les femmes peuvent stimuler la résilience Les femmes sont au cœur de nos économies et de nos sociétés. Leur ouvrir plus d'opportunités se traduira ainsi par des impacts démultipliés pour tous. Donnez de l’autonomie aux femmes et donnez-leur le soutien qu’elles méritent, les communautés en seront transformées, plus inclusives et fortes d’une prospérité partagée. Oui, réduire la pauvreté est possible sur le continent africain ! La Banque africaine de développement est aux avant-postes pour relever le double défi de soutenir les populations plus vulnérables et de renforcer la résilience des communautés en Afrique. Avec nos partenaires, nous nous efforçons de résoudre certaines des causes profondes de la fragilité et de la vulnérabilité des femmes, des jeunes et d'autres groupes marginalisés tels que les personnes déplacées de force et leurs communautés d'accueil, au moyen de politiques stratégiques clés faciles à mettre en oeuvre. Et pour y arriver, nous nous appuyons sur de nombreux travaux et outils analytiques ou de savoir, qui sous-tendent toutes nos stratégies, politiques et opérations en Afrique. La Banque soutient, par exemple, les activités génératrices de revenus au Sahel, dans des zones telles que Tombouctou au Mali, Diffa et Agadez au Niger et Kishira au Tchad, afin de briser les cycles de crise et de vulnérabilité à long terme. Si la réactivité et la flexibilité guident l’approche du Groupe de la Banque africaine de développement pour lutter contre la fragilité, il convient de mettre davantage l’accent sur l’alerte précoce des risques, les efforts d’atténuation et de prévention. Partenariats innovants Si une grande partie du terrain a été balisé, il reste néanmoins de nombreux défis à relever. Et ils ne pourront l’être que dans une approche intégrée de tous les secteurs. Ce n’est qu’à cette condition qu’on pourra identifier les interventions spécifiques requises ou mesurer les performances et en rendre compte. Dans cette perspective, les partenariats innovants ont une importance capitale pour briser les silos des actions de développement et des interventions humanitaires alors même qu’elles font partie de la famille élargie « paix – développement – humanitaire ». En nous ouvrant au secteur privé tout en tirant parti de nos avantages comparatifs, nous pouvons amplifier notre impact sur le terrain et briser le cycle de la pauvreté et de la fragilité. Certains des moyens les plus efficaces d'investir dans la résilience des femmes, des jeunes et des communautés vulnérables font l’objet de discussions au sommet « Finance en Commun » qui se tient les 11 au 12 novembre en mode virtuel. C’est le cas notamment de la session de haut niveau intitulée « Sécurité humaine dans les contextes fragiles : intensification des investissements humanitaires et de résilience » ou encore de la session sur « Les banques de développement en tant qu'acteurs du changement vers l'égalité des sexes ». Le sommet rassemble, pour la première fois, 450 banques publiques de développement dans le but de promouvoir de nouvelles formes d'investissement pour favoriser une croissance inclusive et durable. Rejoignez-nous en ligne (https://FinanceinCommon.org). Le moment est venu d'investir en faveur des femmes, de valoriser leur force et leur résilience afin de bâtir des communautés plus prospères. Car lorsque les femmes réussissent, leur succès profite au plus grand nombre ! * Vanessa Moungar est directrice en charge du genre, femmes et société civile à la Banque africaine de développement * Yero Bladeh est directeur du bureau de coordination des états en transition à la Banque africaine de développement Distribué par APO Group pour African Development Bank Group (AfDB).
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Le directeur de Google pour l'Afrique subsaharienne, Nitin Gajria, rejoint le panel de juges le plus important et le plus influent jamais réuni pour un prix de journalisme en Afrique
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Le panel de juges du Prix APO Group de la Journaliste Africaine est composé de 100 sommités, avec des icônes mondiales telles que Naomi Campbell et des dirigeants de diverses organisations comme Twitter, Canon, la NBA, Microsoft, FIFA, Dangote et bien d'autres
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LAUSANNE, Suisse, 9 novembre 2020/ -- APO Group (www.APO-opa.com), le leader panafricain de la communication et du conseil aux entreprises, est ravi d'annoncer que le directeur de Google pour l'Afrique subsaharienne, Nitin Gajria, rejoint le jury du prix APO Group African Women in Media Award 2020 (Prix APO Group de la Journaliste Africaine : http://bit.ly/APOawardFR). Le Prix récompense, valorise et met à l’honneur des journalistes africaines soutenant l’entrepreneuriat féminin en Afrique.
Plus de 100 personnalités de diverses organisations se sont réunies pour faire de ce panel de juges le plus important et le plus influent jamais réuni pour un prix de journalisme en Afrique. APO Group a rassemblé 100 personnalités, avec des icônes mondiales telles que Naomi Campbell, rejoints par des cadres supérieurs de tous les principaux secteurs du continent, de Visa à Hilton; Facebook à World Rugby; et Uber à LEGO ! Téléchargez la liste au format Word : www.bit.ly/APOjudges Nitin Gajria dirige la région Afrique subsaharienne chez Google. Il travaille dans l'entreprise depuis plus de six ans, après avoir passé plus d'une décennie dans le marketing de marque chez Procter & Gamble et Mead Johnson travaillant dans toute la région Asie-Pacifique. Avant d'occuper son poste actuel, Nitin dirigeait les activités de YouTube en Inde et en Asie du Sud-Est et il a également dirigé Google au Vietnam, au Cambodge et au Laos. Nitin a un vif intérêt pour les start-ups technologiques et est lui-même un business angel. Il est originaire de Mumbai en Inde, a terminé ses études à Kolkata, en Inde et a également vécu et travaillé à Sydney et à Singapour. Il vit avec sa famille à Johannesburg depuis 19 ans. « Ce prix suscite un élan sans précédent et nous sommes ravis que Nitin rejoigne le jury », a déclaré Nicolas Pompigne-Mognard, fondateur et président d’APO Group (www.Pompigne-Mognard.com). « Cette année, nous avons plus de 100 juges… et nous continuons à en accueillir des nouveaux ! Mais, plus important que cela, chaque membre du panel de juges est un leader dans son domaine, et tous partagent notre passion visant à soutenir le journalisme féminin et l'entrepreneuriat en Afrique. Ce jury réellement exceptionnel nous a aidé à faire du prix APO Group African Women in Media Award le plus important et le plus prestigieux prix de journalisme en Afrique. » Le prix APO Group African Women in Media Award 2020 (Prix APO Group de la Journaliste Africaine) fait partie de l’engagement d’APO Group à soutenir le développement du journalisme sur le continent. Le prix est ouvert aux femmes journalistes africaines dont les reportages ont été diffusées ou publiées entre le 1er janvier et le 31 octobre 2020. Les candidatures seront évaluées en fonction de leur contenu, du style, de la qualité d’analyse, de la créativité, de la dimension humaine et de l’impact sur la communauté. Les juges seront invités à sélectionner la journaliste gagnante, qui sera ensuite annoncée lors de la 6e Conférence virtuelle et récompenses du 6e Forum africain sur l'innovation et l'entrepreneuriat des femmes (AWIEF) (AWIEForum.org), organisée du 2 au 3 décembre 2020, avec le thème « Reimagining Business & Rebuilding Better ». Le prestigieux événement annuel de l’AWIEF se veut une plateforme permettant à des leaders d’opinion, des experts de l’industrie, des décideurs politiques, des intellectuels, des organisations de développement et des investisseurs du monde entier de se rencontrer pour échanger, tisser des liens, partager des idées, collaborer et négocier dans un effort commun de stimulation de l’écosystème de l’entrepreneuriat féminin en Afrique. APO Group
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Ces filles doivent subir l’excision, alors très jeunes. Des associations demandent l’application de la loi et la sensibilisation.
La recrudescence de la pratique de l’excision inquiète de plus en plus. L’Eglise catholique et la Commission nationale des droits de l’Homme ont attiré la semaine dernière l’attention des autorités tchadiennes sur la recrudescence de cette pratique. L’excision est pourtant interdite par la loi.
(Dr)
Malgré l’interdiction de l’excision au Tchad, de nombreuses jeunes filles continuent d’être victimes de ce « crime ». Rien qu’en juillet et août 2020, plus de 200 filles ont été excisées dans les provinces du Mandoul et du Logone Oriental au sud du Tchad.
Selon Blandine, élève en classe de première au lycée de Doba au Sud du Tchad, l’excision lui a été imposée par sa famille il y quatre ans. "Moi c’est par la faute de ma tante, avec la complicité de mon oncle, que j’ai été contrainte à être excisée.", détaille-t-elle.
La jeune fille condamne : "Ce qu’on nous a fait en brousse c’est carrément la mort. Ils nous ont torturé, on a perdu du sang, c’était presque la mort. Je voudrais dire à tous mes frères et sœurs qui écoutent ce témoignage de stopper l’excision car ce n’est pas une bonne chose."
Quatre ans après, Blandine continue à subir des conséquences de l’ablation de son clitoris :
"Toute fille excisée, lors des rapports sexuels, ne sent pas de plaisir comme les personnes normales. Et je suis personnellement victime parce je ne sens pas de plaisir. J’ai expliqué mes difficultés à mes amies et vous savez, entre filles on peut se dire tout. Elles ont également donné leur témoignage et finalement, j’ai compris que ce que les gens disent est vrai."
Pour Agnès Eldjima, conseillère au Centre juridique d’intérêt public, une association tchadienne qui travaille avec les femmes victimes de violences, en plus de la loi il faut une sensibilisation contre cette pratique :
"Il va falloir vraiment faire une campagne auprès des exciseuses, des parents et des filles elles-mêmes, voire des chefs religieux et traditionnels. Je crois que c’est très important si on veut s’attaquer à ce mal."
"Cette pratique n’apporte rien à nos filles. La loi seule ne suffit pas, il faut aussi une sensibilisation à grande échelle.", insiste Mme Eldjima.
Selon un rapport de l’Onu, près de 80% des filles sont excisées entre cinq et quatorze ans au Tchad.
La pratique est même devenue un business pour certains parents qui manquent de moyens pour préparer la rentrée des classes de leurs filles. Ces derniers font exciser leurs fillettes pour recevoir des cadeaux et présents qui seront offerts à l’occasion de la fête organisée pour leur guérison.
Deutsche Welle