Elites Femmes

Elites Femmes

Comment la COVID-19 va creuser les inégalités dans les pays émergents et les pays en développement

Avant la pandémie de COVID-19, les pays émergents et les pays en développement ont connu deux décennies de croissance constante, qui leur ont permis de faire des progrès indispensables dans la réduction de la pauvreté et l’allongement de l’espérance de vie. La crise actuelle risque de remettre en cause une grande partie de ces progrès et d’accélérer le creusement des inégalités entre les riches et les pauvres.

Avant la pandémie, beaucoup de ces pays sont certes parvenus à réduire la pauvreté et à allonger l’espérance de vie, mais ils ont eu du mal à faire baisser les inégalités de revenus. Dans le même temps, une grande partie de la jeunesse de ces pays est restée durablement plongée dans l’inactivité, c’est-à-dire sans emploi, éducation, ni formation ; les inégalités en matière d’éducation sont considérables, et beaucoup reste à faire pour améliorer les perspectives économiques des femmes. La COVID-19 va sans doute creuser ces inégalités encore davantage que les crises précédentes, car les mesures mises en œuvre pour enrayer l’épidémie touchent de manière disproportionnée les travailleurs précaires et les femmes.

Dans la dernière édition de nos Perspectives de l’économie mondiale, nous avons cherché à mesurer les effets de la pandémie sur les inégalités à l’aune de deux variables : la capacité d’un individu à travailler depuis son domicile, et la contraction attendue du PIB dans la plupart des pays du monde.

Importance du lieu de travail

Premièrement, on ne saurait négliger l’importance de la capacité à télétravailler à domicile au cours de la pandémie. Une récente étude du FMI montre que les travailleurs à faible revenu ont moins de possibilités de travailler depuis chez eux que les personnes qui ont des revenus élevés. Les données américaines font apparaître que les secteurs d’activité les plus propices au télétravail à domicile ont connu des baisses d’effectifs moins importantes. Il découle de ces deux observations que les travailleurs à faible revenu ont moins de chances de pouvoir travailler depuis chez eux, et risquent davantage de perdre leur emploi à cause de la pandémie : les inégalités de revenus pourraient donc se creuser. 

Deuxièmement, pour estimer la baisse globale des revenus, nous avons choisi d’utiliser les prévisions du FMI pour croissance du PIB en 2020 comme indicateur de substitution. Nous avons alors réparti les pertes de revenus en proportion de la capacité à travailler depuis le domicile dans chaque tranche de revenus. À partir de cette nouvelle répartition, nous avons calculé la valeur post-COVID d’un indicateur synthétique de distribution des revenus (coefficient de Gini) pour l’année 2020 dans 106 pays, puis nous avons calculé la variation en pourcentage de cet indicateur. Plus le coefficient de Gini est élevé, plus les inégalités sont grandes : les personnes ayant des revenus élevés reçoivent une proportion beaucoup plus importante du revenu total de la population.

Ce calcul montre que la COVID-19 devrait avoir des effets beaucoup plus importants sur la répartition du revenu que les pandémies précédentes. Il révèle en outre que les gains économiques enregistrés par les pays émergents et les pays en développement à faible revenu depuis la crise financière mondiale risquent d’être perdus. D’après cette analyse, le coefficient de Gini moyen pour les pays émergents et les pays en développement va augmenter jusqu’à 42,7, c’est-à-dire à un niveau proche de ce que l’on observait en 2008. Les répercussions seraient plus marquées dans les pays en développement à faible revenu en dépit de progrès plus lents depuis 2008.

Le bien-être des populations est menacé

Cette tendance générale à l’augmentation des inégalités a des effets notables sur le bien-être des individus. Pour mesurer les avancées réalisées en matière de bien-être avant la pandémie et pour chercher à savoir à quoi s’attendre en 2020, nous avons utilisé un indicateur plus large que le PIB. Cet indicateur de bien-être synthétise des informations relatives à l’augmentation de la consommation, à l’espérance de vie, au temps libre et aux inégalités en matière de consommation. Ces mesures montrent qu’entre 2002 et 2019, les pays émergents et les pays en développement ont connu une augmentation de leur bien-être de presque 6 %, soit 1,3 point de pourcentage de plus que la croissance réelle du PIB par habitant, ce qui semble indiquer que de nombreux aspects de la vie des individus se sont améliorés au cours de cette période. Cette augmentation tient principalement à l’allongement de l’espérance de vie.

La pandémie pourrait entraîner une baisse du bien-être de 8 % dans les pays émergents et dans les pays en développement ; plus de la moitié de cette baisse serait la conséquence de l’augmentation excessive des inégalités liée à la possibilité ou non des individus de travailler depuis leur domicile. Il est à noter que ces estimations ne tiennent pas compte d’éventuelles mesures de redistribution du revenu qui seraient prises après la pandémie. En d’autres termes, les pays peuvent prendre des mesures pour atténuer les effets sur les inégalités et le bien-être plus généralement.

Que faire ?

Pour empêcher les inégalités de se creuser davantage, il est indispensable de mettre en œuvre des mesures d’aide aux individus et aux entreprises touchés, dont certaines figurent dans la dernière édition de nos Perspectives de l’économie mondiale.

En investissant dans des programmes de formation et d’acquisition de nouvelles compétences, il est possible d’améliorer les perspectives de retour à l’emploi des travailleurs dont les tâches risquent de se modifier durablement en raison de la pandémie. En parallèle, à l’heure où le numérique occupe une place de plus en plus importante dans le monde du travail, il faut élargir l’accès à internet et favoriser l’inclusion financière.

L’assouplissement des conditions donnant droit à l’indemnisation du chômage et l’octroi de davantage de congés parentaux et de congés maladie peuvent également atténuer les effets de la crise sur l’emploi. Il faut se garder de mettre fin prématurément à l’aide sociale versée sous la forme de transferts monétaires conditionnels, de bons alimentaires, de programmes d’aide nutritionnelle et de prestations médicales.

Pour bâtir un avenir plus équitable et plus prospère après la crise, il sera crucial de prendre des mesures qui permettent d’éviter d’effacer les gains durement acquis au cours des dernières décennies.

Ce blog s’appuie sur les résultats de travaux réalisés dans le cadre d’un partenariat de recherche sur la politique macroéconomique dans les pays à faible revenu, qui a bénéficié du soutien du Foreign, Commonwealth and Development Office (FCDO) britannique. Le présent document ne reflète pas nécessairement le point de vue du FCDO.

*****

Gabriela Cugat est économiste au département des études du Fonds monétaire international. Ses travaux de recherches portent notamment sur la macroéconomie internationale, ainsi que sur l’hétérogénéité et les inégalités entre les ménages. Elle est titulaire d’un doctorat de la Northwestern University et travaille pour le FMI depuis 2019.

Futoshi Narita est économiste principal au département des études du FMI. Ses recherches concernent notamment la macroéconomie, la finance et le développement, et en particulier l’utilisation de données microéconomiques et atypiques à des fins d’analyse macroéconomique.  Il a reçu son doctorat en sciences économiques à l’Université du Minnesota, et a rejoint le FMI en 2011. Il a occupé des postes au département financier, au département Afrique, ainsi qu’au département de la stratégie, des politiques et de l’évaluation du FMI.

Gabriela Cugat et Futoshi Narita 

FMI

En période de Covid-19 et de restrictions de mobilité imposées dans de nombreux pays en développement, les services financiers numériques (DFS) peuvent remplir une fonction importante en permettant la distribution des transferts sociaux et des paiements d'envoi de fonds et en fournissant un moyen de paiement. Pourtant, les SFN et les autres services financiers ne sont pas facilement accessibles à tous. 

Un rapport récent préparé pour le Partenariat mondial du G20 pour l'inclusion financière (GFPI) se concentre sur l'importante question des écarts entre les sexes dans l'accès au financement. Si des progrès ont été réalisés et que 240 millions de femmes de plus ont des comptes bancaires ou d'argent mobile qu'en 2014, les femmes sont toujours toujours désavantagées pour accéder aux services financiers (Findex, 2017).

En Afrique subsaharienne, les femmes sont 11 points de pourcentage moins susceptibles d'avoir un compte selon le Findex 2017. Dans le monde, 980 millions de femmes n'ont toujours pas de compte dans une institution financière (Findex, 2017). Les femmes sont également 20% moins susceptibles d'avoir un compte d'argent mobile (GSMA, 2019).

Qu'est-ce qui explique cet écart? Bien que des facteurs tels que la moindre possession de téléphone, l'alphabétisation et le manque de fonds et de documentation chez les femmes soient connus pour contribuer aux disparités entre les sexes, des questions restent sans réponse concernant le rôle du genre dans l'adoption et l'utilisation des DFS (voir cet article de notre collègue Leora Klapper) . Un nouveau document de recherche comble certaines de ces lacunes et cherche à comprendre le rôle du sexe de l'agent dans les décisions de transaction.

Dans l'étude, nous fournissons de nouvelles preuves à l'appui des options politiques proposées dans le rapport du GFPI. Notamment,les résultats suggèrent qu'une représentation suffisante des femmes agentes pourrait jouer un rôle dans la promotion de l'utilisation des SFN par les femmes. 

Que peut nous dire un million de transactions sur l'utilisation des DFS par les femmes?

Nous avons collaboré avec FINCA DRC, une institution de microfinance en République démocratique du Congo (RDC) pour enquêter sur l'importance du genre dans les transactions DFS. Nous avons cherché à répondre à quelques questions simples: les femmes préfèrent-elles traiter avec des femmes agents? Traitent-ils des montants plus importants avec des femmes agents? Et iraient-ils même plus loin pour traiter avec une femme agent? Pour répondre à ces questions, nous avons analysé un ensemble de données complet de plus d'un million de transactions clients (couvrant toutes les transactions bancaires des agents de l'établissement entre avril 2017 et mars 2018).

Le réseau d'agents et la clientèle de FINCA sont dominés par des hommes, comme c'est le cas pour de nombreuses institutions de microfinance. Environ 39% des clients et 23% des agents sont des femmes. Les transactions entre clients masculins et agents masculins représentent la majorité (56%) de toutes les transactions dans les données (et 66% du volume des transactions). Dans les différents endroits (zones de marché) où FINCA est présente, il y a toujours des femmes agents, mais leur part peut être assez faible (la part des femmes agents sur un marché varie de 7% à 34%).

Quelles sont les principales conclusions?

Nous utilisons une analyse de régression pour analyser l'effet du sexe de l'agent sur le comportement des transactions au niveau individuel, en tenant compte de l'emplacement de l'agent, de l'âge du client, de l'âge de l'agent, du type de transaction, du montant de la transaction et de la devise (qu'il s'agisse de dollars américains ou de francs congolais, en tant qu'agents FINCA). peuvent effectuer des transactions dans l'une ou l'autre devise). Les résultats suivants émergent:

  • Les clients ont une préférence pour les agents de leur propre sexe. Après avoir pris en compte les facteurs d'influence pertinents,Les clientes sont en moyenne 7,5 points de pourcentage plus susceptibles de traiter avec une femme agent qu'avec un agent masculin . Surtout, l'effet est stable sur les marchés avec une représentation de plus en plus faible d'agents féminins, ce qui suggère une préférence constante des clientes pour les transactions avec des agents féminins. En termes plus généraux, notre article fournit des preuves d'homophilie de genre.
  • Les clients effectuent des transactions de plus grande valeur avec des agents de leur propre sexe. Avec les agents masculins, la valeur des transactions des clients féminins ne représente que la moitié (53%, 133 USD) de ce que les clients masculins traitent en moyenne avec des agents masculins (250 USD, voir figure). En revanche, les transactions des clientes sont en moyenne 66% plus importantes avec les agents féminins que les agents masculins (221 USD en moyenne) et la différence de valeur des transactions devient minime avec les agents féminins (les clientes traitent 221 USD et les hommes 207 USD). Donc,les femmes (hommes) effectuent des transactions plus importantes avec des agents féminins (hommes) et réduisent considérablement leurs montants lorsqu'elles traitent avec des agents de l'autre sexe. 
  • Lorsqu'elles ont des soldes plus élevés, les clientes sont plus susceptibles de s'adresser aux femmes agents. Cette constatation est issue de l'analyse de données plus limitées sur les soldes des clients. Une explication potentielle est qu'un agent peut voir le solde d'un client pendant la transaction. Cela peut conduire les femmes à rechercher des femmes agentes lorsqu'elles sont particulièrement préoccupées par la divulgation d'informations financières (c'est-à-dire qu'elles ont des soldes importants) aux hommes.
 

Quelles sont les implications?

Les résultats de la RDC montrent que le sexe de l'agent est important pour la manière dont les clients utilisent DFS. Nous reproduisons ces résultats avec un ensemble de données plus petit d'un essai contrôlé randomisé au Sénégal et trouvons les mêmes tendances. Bien que ces résultats doivent encore être validés dans d'autres contextes en Afrique subsaharienne et au-delà, ils suggèrent des moyens par lesquels l'adoption et l'utilisation des services financiers par les femmes peuvent être accélérées:

  • Offrez aux femmes la possibilité de visiter une agente. Les femmes dans nos données ont une forte préférence pour les transactions avec des agents féminins. Pourtant, comme il y a moins d'agents féminins, ils sont moins facilement accessibles. Cela implique qu'il est souvent moins pratique (et parfois plus coûteux) de rendre visite à un agent féminin pour faire des affaires. Une meilleure représentation des femmes agents pourrait favoriser la facilité d'accès et le confort des femmes dans l'utilisation des SFN.
  • Intégrez le genre dans les stratégies de déploiement des agents. Un élément clé pour améliorer l'accès aux agents féminins est d'assurer la diversité des sexes au stade du déploiement des agents. Sans un accent explicite sur l'équité entre les sexes, les femmes doivent souvent surmonter des obstacles importants pour devenir des agents. Nous le voyons dans nos données, où les entreprises des femmes agents fonctionnent au même niveau que les entreprises des agents masculins. Comparez cela avec la RDC dans son ensemble, où les entreprises féminines avaient 49% de bénéfices inférieurs à ceux de l'entreprise masculine moyenne ( Banque mondiale, 2019 ). Créer des opportunités pour les femmes de devenir des agents et éliminer les obstacles à l'entrée dans la banque d'agents pourrait faire progresser la parité dans les réseaux d'agents.
  • Concevez des produits pour répondre aux besoins et aux défis des femmes. Les produits et procédures conçus pour répondre aux besoins spécifiques au genre, en tenant compte des normes sociales, sont essentiels pour l'autonomisation des femmes avec des SFN. Nous émettons l'hypothèse que lorsque leurs soldes sont plus élevés, la divulgation des soldes des comptes lors d'une transaction peut conduire les femmes à rechercher des femmes agents, vraisemblablement pour protéger des informations sensibles. Par conséquent, les procédures qui protègent les informations financières des femmes pourraient favoriser la confiance et l'utilisation des SFN.

Les résultats montrent que le comportement des transactions DFS est influencé par le sexe de l'agent. Comprendre les modèles d'utilisation tenant compte du genre peut contribuer à faire progresser l'inclusion financière des femmes. Nous espérons voir plus de recherches sur les modèles d'utilisation des DFS par les femmes, pour éclairer la conception, la mise en œuvre et la fourniture de services et de politiques financiers qui répondent aux besoins des femmes et les répondent.

Le soutien à cette recherche a été fourni par le Partenariat IFC-Mastercard Foundation pour l'inclusion financière et la Banque mondiale. Le document de recherche complet est disponible ici .

 

Banque Mondiale 

C'est la consécration d'une carrière hors normes: Kamala Harris, ancienne procureure et fille d'immigrés, entre dans l'Histoire comme la première femme à accéder à la vice-présidence des Etats-Unis.

 

A 56 ans, la dynamique et pugnace sénatrice de Californie a permis à Joe Biden, 77 ans, d'engranger les voix d'un électorat plus divers qui avait soif de se voir mieux représenté au sommet du pouvoir. A tel point que certains électeurs disaient voter non pas pour M. Biden mais pour elle, la fille d'un père jamaïcain et d'une mère indienne.   

Pendant la campagne, celle qui sera aussi la première personne noire à devenir vice-présidente du pays, a appelé sans relâche à une mobilisation historique des femmes et des minorités, en dénonçant les tentatives d'entraver le scrutin dans des Etats républicains. 

"Pourquoi croyez-vous que tant de gens puissants (...) essayent de vous empêcher de voter", a-t-elle demandé en Géorgie, l'un des Etats-clés de l'élection. "Ils connaissent votre pouvoir", a-t-elle répondu. "Ne laissez personne vous mettre hors-jeu."

Arborant toujours un masque contre le coronavirus et respectant les distances de précaution comme Joe Biden, elle a mené une campagne plus active que le septuagénaire, dansant au rythme des fanfares ou s'entretenant avec les clients de cafés... en extérieur, pandémie oblige.

Elle a aussi rencontré à Milwaukee la famille de Jacob Blake, un homme noir grièvement blessé par la police, en pleine vague de colère historique contre le racisme aux Etats-Unis. 

- Pionnière -

Forte d'un parcours brillant, digne du meilleur rêve américain malgré des chapitres controversés, elle rêvait de devenir la première femme présidente noire des Etats-Unis. 

Elle a finalement brigué la vice-présidence mais avec, sans doute, un oeil sur la présidentielle de 2024 et l'espoir de briser, alors, l'ultime plafond de verre. 

Kamala Harris accumule déjà les titres de pionnières. 

Elle a grandi à Oakland, où ses parents - un père professeur d'économie et une mère, aujourd'hui décédée, chercheuse spécialiste du cancer du sein - militaient pour les droits civiques.

Diplômée de l'université Howard, fondée à Washington pour accueillir les étudiants afro-américains en pleine ségrégation, elle rappelle régulièrement son appartenance à l'association d'étudiantes noires "Alpha Kappa Alpha". 

Après deux mandats de procureure à San Francisco (2004-2011), elle avait été élue, deux fois, procureure générale de Californie (2011-2017), devenant alors la première femme, mais aussi la première personne noire, à diriger les services judiciaires de l'Etat le plus peuplé du pays.

Puis en janvier 2017, elle avait prêté serment au Sénat à Washington, s'inscrivant comme la première femme originaire d'Asie du Sud et seulement la deuxième sénatrice noire dans l'histoire.

Ses interrogatoires serrés de candidats présidentiels à des postes que le Sénat doit confirmer l'ont depuis fait connaître, comme face aux juges nommés à la Cour suprême Brett Kavanaugh et Amy Coney Barrett.

Pendant la primaire démocrate, elle avait d'ailleurs promis de "mener le réquisitoire" contre Trump. 


- "Monstre" -

Mais lors d'un des débats, c'est contre Joe Biden qu'elle avait fait des étincelles, en l'attaquant sur ses positions passées concernant les politiques de déségrégation raciale dans les années 1970. 

En racontant comment, petite fille, elle était dans l'un des bus amenant les écoliers noirs dans les quartiers blancs, elle avait ému, et bondi brièvement dans les sondages.

Peinant à définir clairement sa candidature, elle avait toutefois jeté l'éponge.

Ses expériences dans les branches législative, judiciaire et exécutive du pouvoir, et sa proximité avec Beau Biden, fils de Joe et ancien procureur du Delaware décédé d'un cancer en 2015, ont malgré tout convaincu son ex-rival de la choisir comme colistière.

Il compte aussi sur son image moderne de femme se présentant en "Momala", fière de sa famille mixte et recomposée. Son époux, l'avocat blanc Douglas Emhoff, a lui aussi participé activement à la campagne présidentielle. 

Mais son passé de procureure pèse aussi contre elle. Des électeurs noirs et progressistes déplorent sa réputation de dureté, notamment en punissant strictement de petits délits qui ont, selon ses détracteurs, affecté surtout les minorités.

Face à Mike Pence, dans le seul débat des vice-présidents, elle avait attaqué à de multiples reprises la gestion par l'exécutif de la crise du coronavirus, qu'elle a qualifiée de "plus gros échec de toute administration présidentielle dans l'histoire" du pays. 

Le lendemain, Donald Trump l'avait traitée de "monstre" qui ne dit que "des mensonges". Il n'a de cesse de mettre en garde contre ses opinions, qui feront, selon lui, plonger l'Amérique dans un "socialisme" honni.

elc/iba/cjc

La plateforme Chinagoods trouve son origine dans la tendance vers la transformation numérique de Yiwu Commodities City
 
YIWU CITY, Chine, 9 novembre 2020/ -- Le site Internet officiel du marché de Yiwu – http://www.Chinagoods.com/ – a été lancé officiellement le 21 octobre. Développée et exploitée par Yiwu China Commodities City, la plateforme Chinagoods est au service de 2 millions de petites et micro-entreprises en amont de la chaîne industrielle, avec comme ressource 75 000 commerces physiques sur le marché de Yiwu. Depuis le début des tests en ligne en avril de cette année, la plateforme a été installée chez plus de 50 000 commerçants et plus de 500 000 acheteurs se sont inscrits.

Orientée données, la plateforme Chinagoods met en relation l'offre et la demande aux niveaux de la conception de production, de la diffusion et des transactions, de l'entreposage logistique, du crédit financier et d’autres aspects. Elle intègre des services en ligne, des expositions et des transactions en ligne, le dédouanement pratique, la logistique d'information, l'entreposage numérique, des services pour la chaîne d'approvisionnement mondiale, la collecte de données de crédit et les demandes de crédit, l'autonomie financière de la chaîne d'approvisionnement et d’autres fonctions pour construire un système de cadre “entité de marché + plateforme commerciale + plateforme de service + infrastructure”, qui offre des services d’activités de marché ponctuels, efficaces, pratiques et intégrés.

La plateforme Chinagoods trouve son origine dans la tendance vers la transformation numérique de Yiwu Commodities City. Basée sur le système d’exploitation de marché physique mature, elle ouvre un nouveau chapitre du développement de marché en s’efforçant de donner toute sa place aux avantages globaux en ressources du marché des produits de base de Yiwu, intégrant la chaîne industrielle de manière transparente et efficace et donnant aux échanges commerciaux sur les marchés traditionnels de nouvelles formes et connotations pour offrir un avenir radieux au développement commercial de Yiwu via une nouvelle forme de commerce électronique.

Site Internet officiel du marché de Yiwu : http://www.Chinagoods.com/

Le texte du communiqué issu d’une traduction ne doit d’aucune manière être considéré comme officiel. La seule version du communiqué qui fasse foi est celle du communiqué dans sa langue d’origine. La traduction devra toujours être confrontée au texte source, qui fera jurisprudence.

Distribué par APO Group pour Yiwu Market.
Le directeur de Google pour l'Afrique subsaharienne, Nitin Gajria, rejoint le panel de juges le plus important et le plus influent jamais réuni pour un prix de journalisme en Afrique
 
Le panel de juges du Prix APO Group de la Journaliste Africaine est composé de 100 sommités, avec des icônes mondiales telles que Naomi Campbell et des dirigeants de diverses organisations comme Twitter, Canon, la NBA, Microsoft, FIFA, Dangote et bien d'autres
LAUSANNE, Suisse, 9 novembre 2020/ -- APO Group (www.APO-opa.com), le leader panafricain de la communication et du conseil aux entreprises, est ravi d'annoncer que le directeur de Google pour l'Afrique subsaharienne, Nitin Gajria, rejoint le jury du prix APO Group African Women in Media Award 2020 (Prix APO Group de la Journaliste Africaine : http://bit.ly/APOawardFR). Le Prix récompense, valorise et met à l’honneur des journalistes africaines soutenant l’entrepreneuriat féminin en Afrique.

Plus de 100 personnalités de diverses organisations se sont réunies pour faire de ce panel de juges le plus important et le plus influent jamais réuni pour un prix de journalisme en Afrique.

APO Group a rassemblé 100 personnalités, avec des icônes mondiales telles que Naomi Campbell, rejoints par des cadres supérieurs de tous les principaux secteurs du continent, de Visa à Hilton; Facebook à World Rugby; et Uber à LEGO !

Téléchargez la liste au format Word : www.bit.ly/APOjudges

Nitin Gajria dirige la région Afrique subsaharienne chez Google. Il travaille dans l'entreprise depuis plus de six ans, après avoir passé plus d'une décennie dans le marketing de marque chez Procter & Gamble et Mead Johnson travaillant dans toute la région Asie-Pacifique. Avant d'occuper son poste actuel, Nitin dirigeait les activités de YouTube en Inde et en Asie du Sud-Est et il a également dirigé Google au Vietnam, au Cambodge et au Laos.

Nitin a un vif intérêt pour les start-ups technologiques et est lui-même un business angel. Il est originaire de Mumbai en Inde, a terminé ses études à Kolkata, en Inde et a également vécu et travaillé à Sydney et à Singapour. Il vit avec sa famille à Johannesburg depuis 19 ans.

« Ce prix suscite un élan sans précédent et nous sommes ravis que Nitin rejoigne le jury », a déclaré Nicolas Pompigne-Mognard, fondateur et président d’APO Group (www.Pompigne-Mognard.com). « Cette année, nous avons plus de 100 juges… et nous continuons à en accueillir des nouveaux ! Mais, plus important que cela, chaque membre du panel de juges est un leader dans son domaine, et tous partagent notre passion visant à soutenir le journalisme féminin et l'entrepreneuriat en Afrique. Ce jury réellement exceptionnel nous a aidé à faire du prix APO Group African Women in Media Award le plus important et le plus prestigieux prix de journalisme en Afrique. »

Le prix APO Group African Women in Media Award 2020 (Prix APO Group de la Journaliste Africaine) fait partie de l’engagement d’APO Group à soutenir le développement du journalisme sur le continent.

Le prix est ouvert aux femmes journalistes africaines dont les reportages ont été diffusées ou publiées entre le 1er janvier et le 31 octobre 2020. Les candidatures seront évaluées en fonction de leur contenu, du style, de la qualité d’analyse, de la créativité, de la dimension humaine et de l’impact sur la communauté.

Les juges seront invités à sélectionner la journaliste gagnante, qui sera ensuite annoncée lors de la 6e Conférence virtuelle et récompenses du 6e Forum africain sur l'innovation et l'entrepreneuriat des femmes (AWIEF) (AWIEForum.org), organisée du 2 au 3 décembre 2020, avec le thème « Reimagining Business & Rebuilding Better ».

Le prestigieux événement annuel de l’AWIEF se veut une plateforme permettant à des leaders d’opinion, des experts de l’industrie, des décideurs politiques, des intellectuels, des organisations de développement et des investisseurs du monde entier de se rencontrer pour échanger, tisser des liens, partager des idées, collaborer et négocier dans un effort commun de stimulation de l’écosystème de l’entrepreneuriat féminin en Afrique.
 
APO Group

Financement, mentorat et accompagnement… Ce sont autant de mécanismes de soutien mis en place par Future Female Invest (FFI) à l’intention des entrepreneuses à travers l’Afrique. L’objectif de cette plateforme est de les aider à assurer la croissance durable de leurs entreprises.

FFI a tenu une conférence de presse virtuelle le jeudi 16 octobre 2020, réunissant des intervenants de plusieurs régions du continent. Outre la Chief Executive Officer de l’organisation, Aysha Julie, cette rencontre a également vu la participation de Christine Umutoni, coordinatrice résidente de l’Organisation des Nations Unies et représentante de l’UNDP pour Maurice et les Seychelles, de Nousrath Bhugeeloo, conseillère auprès du FFI, du Dr Audrey Verhaeghe du South African Innovation Summit et du Dr Nadia El Shaffei, consultante en ressources humaines et partenaire de FFI pour le Moyen-Orient. Parmi les sujets abordés, le projet Ready to Thrive, subventionner par la Mauritius Research and Innovation Council (MRIC) une plateforme créée pour soutenir les femmes entrepreneurs de l’île à affronter la pandémie de Covid-19 et ses répercussions. Ready to Thrive offrira aux participantes la possibilité d’avoir accès à des outils pertinents.

La plateforme FFI, fondée par Aysha Julie et Torera Abiola, croit fermement que les femmes sont l’avenir du monde des affaires. Lors de la conférence de presse, les intervenantes sont revenues sur les stratégies à adopter pour répondre aux besoins des femmes africaines et des moyens à être mobilisés pour leur permettre d’avoir accès aux opportunités financières. L’idée est de proposer des solutions visant à les autonomiser économiquement. Il s’agit de changer les écosystèmes d’investissement pour créer un environnement propice.

FFI offre aux femmes chefs d’entreprise en Afrique des formations, des conseils, un soutien pour développer leur modèle d’affaires et investir, ainsi qu’un accès aux marchés et aux opportunités d’investissement. Depuis 2013, l’organisation a permis de renforcer l’autonomie et l’influence de plus de 800 femmes en Afrique, notamment à travers la réalisation de projets en Afrique du Sud, au Nigeria, en Tanzanie et à Maurice. Les formations soutiennent également les organisations qui souhaitent investir dans des initiatives ayant un impact positif en aidant financièrement les femmes en Afrique.

Merck Foundation s'associe à la Première Dame du Burundi pour renforcer les capacités de soins de santé, autonomiser les filles dans l'éducation et briser la stigmatisation liée à l'infertilité
 
La Première Dame du Burundi a également été nommée Ambassadrice de « Merck More Than a Mother » lors de la réunion
BUJUMBURA, Burundi, 21 octobre 2020/ -- Merck Foundation (www.Merck-Foundation.com), la branche philanthropique de Merck KGaA Allemagne, s'est associée à la Première Dame du Burundi, S.E. Madame ANGELINE NDAYISHIMIYE, lors d'une réunion de haut niveau entre Dr. Rasha Kelej, CEO Merck Foundation et La Première Dame du Burundi. Au cours de la réunion, Merck Foundation a souligné son engagement à long terme à poursuivre ses efforts pour renforcer les capacités de soins de santé, autonomiser les filles dans l'éducation et briser la stigmatisation liée à l'infertilité au Burundi. La Première Dame du Burundi a également été nommée Ambassadrice de « Merck More Than a Mother » lors de la réunion.

S.E. Madame ANGELINE NDAYISHIMIYE, La Première Dame du Burundi et Ambassadrice de ‘Merck More Than a Mother’ a déclaré : « Je suis très heureuse de m'associer à Merck Foundation et ravie de capitaliser sur leurs précieux programmes dans notre pays. Ces programmes auront un impact très important sur l’avancement de notre population, car la santé est très essentielle à notre développement social et économique. En tant qu'Ambassadrice de ‘Merck More Than a Mother’, je travaillerai en étroite collaboration avec Merck Foundation pour sensibiliser nos communautés à mieux comprendre l'infertilité et à autonomiser les femmes à travers l'accès à l'éducation, à l'information, à la santé et au changement de mentalité et aussi à autonomiser nos filles grâce à l'éducation ».

Dr. Rasha Kelej, CEO of Merck Foundation and President, Merck More Than a Mother a souligné : « Je suis très fière de notre partenariat avec la Première Dame du Burundi et je lui souhaite la bienvenue en tant qu'Ambassadrice de ‘Merck More Than a Mother’ et nouveau membre de ‘Merck Foundation First Ladies Initiative-MFFLI.’ Nous avons discuté de notre collaboration à long terme et de notre partenariat avec sa Fondation et le Ministère de la Santé et le Ministère de l'Éducation pour renforcer les capacités de soins de santé au Burundi, en fournissant une formation aux médecins dans les domaines des soins du cancer, de fertilité et du diabète. Avec l'éclosion de la pandémie mondiale, le renforcement des capacités de soins de santé est plus important que jamais et, grâce à notre partenariat à long terme, nous sommes impatients de créer une armée médicale forte au Burundi.

La Première Dame du Burundi a également participé au premier sommet de « Merck Foundation First Ladies Initiative (MFFLI) VC Summit » qui s’est tenu le mois dernier, auquel ont participé au total 13 Premières Dames Africaines et a présenté ses programmes de développement au Burundi ».

Merck Foundation a mené ses programmes de renforcement des capacités au Burundi au cours des trois dernières années grâce à son partenariat avec le gouvernement burundais et l'ancienne Première Dame du Burundi, S.E. MADAME DENISE NKURUNZIZA 

Merck Foundation a fourni une formation spécialisée à plus de 31 médecins burundais et continuera de le faire pendant les 10 prochaines années.

Merck Foundation est entrée dans l'histoire en offrant une formation aux premiers oncologues et spécialistes de fertilité et embryologistes du Burundi.

Jusqu'à présent, 10 médecins ont terminé la formation sur la fertilité et l'embryologie, et avec la Première Dame du Burundi, davantage de médecins seront formés pour améliorer l'accès à des soins de fertilité de qualité et équitables dans le pays.

Merck Foundation a également formé le premier oncologue au Burundi et continuera à recruter des médecins pour un programme de bourses en oncologie afin de contribuer à l'amélioration des soins contre le cancer dans le pays.

De plus, Merck Foundation a fourni une formation sur la prise en charge du diabète à vingt médecins et va former davantage de médecins, un de chaque province. Une fois la formation terminée, ces médecins devraient être en mesure de créer une clinique du diabète dans leur centre de santé ou leur hôpital dans le but d'aider à prévenir et à prendre en charge la maladie dans leurs communautés respectives.

« Nous continuerons notre nouveau programme important ‘Educating Linda,’ en partenariat avec la Première Dame du Burundi et le Ministère de l'Éducation. Dans le cadre de ce programme, nous avons parrainé 20 filles en 2019 et parrainerons l'éducation des 20 filles les plus brillantes dans leurs écoles secondaires cette année et au cours des 10 prochaines années. Nous croyons fermement que l'éducation est l'un des domaines les plus critiques pour l'autonomisation des femmes », a ajouté le Dr Rasha Kelej, l'un des 100 Africains les plus influents (2019, 2020).

Merck Foundation a également annoncé un gagnant du Burundi pour ses Prix « Stay at Home » Media Recognition Awards des pays africains francophones.

Distribué par APO Group pour Merck Foundation.

Igbokwe à la tête de la division Universal Studio Group

La Nigériane Pearlena Igbokwe a été promue à la tête d’Universal Studio Group. Elle a été félicitée par le ministre nigérian de l’Information et de la Culture. Elle était devenue en 2016 la première femme noire à diriger un grand studio américain de télévision.

Universal nomme la Nigériane Pearlena Igbokwe à la tête de la division Universal Studio Group

La multinationale américaine Universal a nommé la Nigériane Pearlena Igbokwe présidente de sa branche Universal Studio Group. D’après le communiqué du groupe, elle dirigera l'activité mondiale des studios de télévision d’Universal et ne rendra compte qu’à Jeff Shell le PDG de NBCUniversal, géant mondial de l'information et du divertissement.

 Devenue depuis 2016 la première femme noire à diriger un grand studio de télévision américain, Pearlena Igbokwe a reçu pour sa nouvelle promotion les félicitations du ministre nigérian de l'Information et de la culture, Lai Mohammed.

 

La Rédaction

La Marocaine Ismahane Elouafi vient d’être nommée au nouveau poste de Scientifique en chef auprès de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)

Cette nomination, annoncée par le Directeur général de la FAO, Qu Dongyua, à l’occasion de la 35é Conférence régionale de la FAO pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord (NERC 35) (21-22 septembre), « renforcera encore la dimension technique et scientifique des travaux de la FAO », précise un communiqué de l’organisation onusienne.

« Le parcours de Mme Elouafi et sa connaissance approfondie de la région seront un atout pour relever les défis auxquels sont confrontés les pays du Proche-Orient et d’Afrique du Nord », souligne la FAO.

La 35e Conférence régionale de la FAO pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, organisée en mode virtuel, par le Sultanat d’Oman, a été sanctionnée par l’adoption d’une déclaration « historique » jetant les bases d’une collaboration renforcée dans l’ensemble de la région, qui doit permettre de trouver des solutions durables aux problèmes les plus urgents et les plus pressants qui concernent l’alimentation et l’agriculture, en vue de surmonter les effets de la pandémie et de transformer les systèmes alimentaires.

Ces filles doivent subir l’excision, alors très jeunes. Des associations demandent l’application de la loi et la sensibilisation.

La recrudescence de la pratique de l’excision inquiète de plus en plus. L’Eglise catholique et la Commission nationale des droits de l’Homme ont attiré la semaine dernière l’attention des autorités tchadiennes sur la recrudescence de cette pratique. L’excision est pourtant interdite par la loi.

 En quelques semaines, des centaines de filles ont été excisées au Tchad (photo d’illustration) (picture-alliance/dpa)

(Dr)

 

 

Malgré l’interdiction de l’excision au Tchad, de nombreuses jeunes filles continuent d’être victimes de ce « crime ». Rien qu’en juillet et août 2020, plus de 200 filles ont été excisées dans les provinces du Mandoul et du Logone Oriental au sud du Tchad.

« C’était presque la mort »  

Selon Blandine, élève en classe de première au lycée de Doba au Sud du Tchad, l’excision lui a été imposée par sa famille il y quatre ans. "Moi c’est par la faute de ma tante, avec la complicité de mon oncle, que j’ai été contrainte à être excisée.", détaille-t-elle.  

La jeune fille condamne : "Ce qu’on nous a fait en brousse c’est carrément la mort. Ils nous ont torturé, on a perdu du sang, c’était presque la mort. Je voudrais dire à tous mes frères et sœurs qui écoutent ce témoignage de stopper l’excision car ce n’est pas une bonne chose."

Quatre ans après, Blandine continue à subir des conséquences de l’ablation de son clitoris :

"Toute fille excisée, lors des rapports sexuels, ne sent pas de plaisir comme les personnes normales. Et je suis personnellement victime parce je ne sens pas de plaisir. J’ai expliqué mes difficultés à mes amies et vous savez, entre filles on peut se dire tout. Elles ont également donné leur témoignage et finalement, j’ai compris que ce que les gens disent est vrai."

Pour Agnès Eldjima, conseillère au Centre juridique d’intérêt public, une association tchadienne qui travaille avec les femmes victimes de violences, en plus de la loi il faut une sensibilisation contre cette pratique :

"Il va falloir vraiment faire une campagne auprès des exciseuses, des parents  et des filles elles-mêmes, voire des chefs religieux et traditionnels. Je crois que c’est très important si on veut s’attaquer à ce mal."

"Cette pratique n’apporte rien à nos filles. La loi seule ne suffit pas, il faut aussi une sensibilisation à grande échelle.", insiste Mme Eldjima.

Selon un rapport de l’Onu, près de 80% des filles sont excisées entre cinq et quatorze ans au Tchad.

La pratique est même devenue un business pour certains parents qui manquent de moyens pour préparer la rentrée des classes de leurs filles. Ces derniers font exciser leurs fillettes pour recevoir des cadeaux et présents qui seront offerts à l’occasion de la fête organisée pour leur guérison.

Deutsche Welle