L'assainissement est un enjeu essentiel pour le Burkina Faso, mais les potentialités du secteur restent malheureusement non exploitées dues principalement à la faible application du partenariat privé public et la faible capacité d’exécution et de gestion du secteur privé. Les recherches menées par le GRAAD Think Thank ont révélé entre autres des statistiques inquiétantes.

Plus de 2/3 de la population burkinabè ne disposent toujours pas de systèmes adéquats de gestion des excretats, et près de 85% des eaux usées est rejetée directement dans la nature sans aucun traitement. Cette situation entraîne une perte annuelle estimée à 86 milliards de FCFA, soit environ 2% du PIB du pays, en raison du manque d'assainissement adéquat (Source : Banque Mondiale, 2012).

Une autre question qui a retenu l’attention lors de cet atelier est le faible accès au financement dans le secteur de l'assainissement auquel s’ajoute un besoin de formation professionnelle des acteurs du secteur. Il résulte des recherches que 80% des opérateurs privés financent leurs initiatives sur fonds propres, tandis que seulement 5% parviennent à obtenir des crédits bancaires.

Les participant.e.s ont également proposer des recommandations afin d’améliorer ces résultats

Ce fait entrave considérablement le développement et la mise en œuvre de projets d'assainissement ambitieux et durables dans le pays. Aussi, on note une faible représentativité des femmes dans les maillons opérationnels du sous-secteur des bouts de vidange qui a été au cœur des recherches du GRAAD.

Selon le Chargé d’études au GRAAD Burkina, Martin Sawadogo, l’objectif général de cette recherche était d’examiner le sous-secteur des bouts de vidanges afin de dégager les opportunités d’investissement du secteur privé dans le domaine de l’assainissement, et fournir des recommandations pointues pour le développement du sous-secteur des bouts de vidange.

Ainsi, les recommandations du GRAAD ont été axées essentiellement autour de la sensibilisation les décideurs à mieux considérer le sous-secteur des bouts de vidange dans leur planification stratégique, l’organisation du sous-secteur, le renforcement des capacités techniques et managériales des opérateurs privés, l’accroissement de l’accès des opérateurs privés aux marchés publics, le desserrement de la contrainte de financement dans le sous-secteur des bouts de vidange et la promotion de l’hygiène et de la sécurité au travail.

En rappel, la première phase du projet WASPA a porté sur l’évaluation ASPG (African Sanitation Policy Guidelines) des politiques d’assainissement.

Yaya TRAORE

Elites Femmes