Réflexion du Directeur Général du GIP-PNVB, Boureima Nabaloum sur le thème : « le rôle que les volontaires jouent/peuvent jouer en appui au développement au Burkina Faso et en particulier, le rôle des femmes volontaires »

Réflexion du Directeur Général du GIP-PNVB, Boureima Nabaloum sur le thème : « le rôle que les volontaires jouent/peuvent jouer en appui au développement au Burkina Faso et en particulier, le rôle des femmes volontaires »

Des formes de volontariat développées au Burkina Faso

Le Burkina Faso est reconnu comme un pays de volontariat en raison de sa tradition de société de solidarité, d’entraide et l’existence de plusieurs formes d’engagement volontaire et civique. Au Burkina Faso, il y’a deux formes que sont :

Les formes traditionnelles de volontariat et d’engagement citoyen couvrent les diverses situations de la vie et se manifestent, entre autres par les actions de solidarité et les travaux d’intérêt commun à l’occasion des travaux champêtres, de l’ouverture et de l’entretien de voies, de l’aménagement de points d’eau, de la construction et de l’entretien d’infrastructures communautaires, etc. Ainsi, chaque jour, de milliers de personnes éprises d’un esprit volontariste, de constante disponibilité pour la collectivité et d’entraide sans discrimination, se mobilisent pour accomplir des actions de développement en milieux rural comme urbain.

La forme moderne de volontariat développée par l’Etat Burkinabè est régie par la loi n°031-2007/AN du 29 novembre 2007 portant institution d’un corps de volontaires nationaux au Burkina Faso et gérée par le Groupement d’Intérêt Public-Programme National de Volontariat au Burkina Faso (GIP-PNVB).

 

Du nombre de volontaires mobilisés par le GIP-PNVB depuis son existence et des domaines prioritaires d’intervention des volontaires 

Depuis sa création en 2008, le GIP-PNVB a mobilisé plus de 48000 volontaires nationaux dont 65% de femmes et jeunes filles dans les différents chantiers de développement.

Les volontaires sont intervenus dans les différents domaines prioritaires que sont la santé (37,77%), l’éducation (18,86%), la décentralisation (25,50%), l’environnement (7%), le développement économique (9,09%), l’humanitaire et la protection civile (1,71%).

De l’appui au développement du Burkina Faso par les volontaires

Les volontaires mettent à la disposition des structures bénéficiaires et des communautés leur savoir et savoir-faire qui contribuent à améliorer l’offre de service face aux problématiques de développement.

Ainsi, les volontaires interviennent dans tous les domaines de développement et prioritairement dans les domaines de l’agriculture, l’élevage, l’environnement, l’assainissement des villes, l’entretien des routes, la sécurité routière, la résilience, la paix et la cohésion sociale, la santé, l’éducation et la formation professionnelle, la bonne gouvernance et le développement local. Ces volontaires s’engagent au profit des collectivités territoriales, de l’administration publique, des ONG et associations de développement, des projets et programmes, des institutions nationales et internationales qui définissent leurs missions de volontariat.

En 2020, dans le cadre de la lutte contre la propagation de la COVID-19, le GIP-PNVB en collaboration avec le Conseil National de la Jeunesse et 248 autres organisations de la société civile et communautaires ont apporté un soutien efficace au gouvernement burkinabè à travers une campagne de sensibilisation dénommée Bataillon 2020 et l’opération 15000 volontaires de Sécurité Sanitaire et d’Hygiène Publique (VSSHP). Au total, 14172 volontaires ont été mobilisés et ont touché à travers leurs actions plus de 7 000 000 personnes.

Cette opération a permis de renforcer non seulement l’effectif de l’équipe de la Coordination Nationale de la Riposte au COVID-19 et ses démembrements en volontaires mais aussi, d’accompagner les communes dans la gestion de la crise sanitaire et la relance des activités économiques.

Par ailleurs, afin de garantir le respect des mesures barrières dans le cadre de la réouverture des marchés, du transport, des lieux de culte, le GIP-PNVB a bénéficié de l’appui financier du PNUD, de l’UNFPA, de l’UNICEF et de la FAO pour déployer en urgence des volontaires ; ce qui a permis de conscientiser la population face à cette pandémie.

Aussi, dans le cadre de la gestion des personnes déplacées internes (PDI), suite à l’insécurité dans certaines régions du Burkina Faso, de nombreux volontaires sont déployés soit pour contribuer à la prise en charge des PDI soit pour assurer l’éducation des enfants, les soins sanitaires et l’appui à la réinsertion sociale et professionnelle.

Des volontaires prêtant serment à l’issue d’une formation dont ils ont été les bénéficiaires

En plus de l’intervention du GIP-PNVB, d’autres structures déploient des volontaires sur le terrain pour appuyer les efforts de développement du gouvernement. Il s’agit notamment :

  • Des Agents de Santé à Base Communautaire (ASBC)

Depuis 2016, le ministère de la Santé en partenariat avec le Fonds Mondial de Lutte contre le Sida, le Paludisme et la Tuberculose, mobilise chaque année 1800 agents de santé à base communautaire. Au sein des communautés, ces agents participent, entre autres, à la promotion de l’allaitement maternel, la promotion de la croissance physique et le développement mental de l'enfant, la prévention des maladies et la prise en charge à domicile des cas de diarrhée.

  • Des enseignants du Programme Emploi Jeune pour l’Education Nationale (PEJEN)

Inscrit dans le programme présidentiel, ce programme avait pour objectif de recruter, entre 2016 et 2020, 16 800 volontaires pour enseigner dans les établissements post-primaires.

  • Des brigadiers des Travaux à haute Intensité de Main d’œuvre (THIMO)

Cette initiative du ministère en charge des infrastructures a permis de mobiliser de 2016 à 2020 en milieu urbain plus de 20 000 missions de brigadiers et plus de 27 000 missions en milieu rural soit plus de 47 000 brigadiers.

  • Des Volontaires Adjoints de Sécurité (VADS)

Plus de 3 000 jeunes filles et garçons sont engagés chaque année pour la régulation de la circulation routière dans les 13 régions du pays.

  • La brigade verte

Elle mobilise 3000 femmes qui, depuis 22 ans, tous les matins sont à l’ouvrage pour rendre les artères de Ouagadougou propres au point même d’en faire des envieux.

Les femmes de la Brigade verte de la Mairie de Ouagadougou défilant lors d’une cérémonie d’un 11 décembre

Du rôle particulier des femmes volontaires auprès de l’Etat pour façonner l’avenir du Burkina Faso

Face aux défis de développement, et en vue de renforcer le rôle des volontaires pour accélérer l’atteinte des objectifs et des indicateurs du Plan National de Développement Économique et Social (PNDES) et partant des Objectifs de Développement Durable (ODD), le GIP-PNVB propose la mise en œuvre à partir de 2022 d’un projet de mobilisation et d’engagement massif de 30 000 Volontaires Nationaux de Développement dénommé «  La jeunesse au travail » à travers l’ensemble des communes du Burkina Faso. Ce projet sera une phase pilote en prélude à un vaste programme de mobilisation de 1 000 000 de volontaires par an.

Le rôle particulier des femmes sera d’abord au niveau de leur effectif. Les volontaires seront composés d’au moins 65% de femmes afin d’assurer une réelle implication dans la résolution des problèmes dont elles sont principalement victimes.

Aussi, la pandémie à la COVID-19 et la crise sécuritaire ayant durement touché le système de santé burkinabé, laisse entrevoir une nécessité de mobilisation d’acteurs supplémentaires en tenant compte de la rareté des ressources financières. A cet effet, le rôle des femmes sera très déterminant dans la mesure où de nombreuses femmes se sont formées à titre privé au métier de la santé.

La mobilisation de ces femmes volontaires permettra entre autres d’assurer une continuité des soins dans un contexte d’insécurité et de la pandémie de la COVID-19 et d’accroître surtout l’offre de soins dans les structures publiques de santé en contribuant à la lutte contre les endémo-épidémies et surtout à répondre promptement à la mobilisation d’une réserve sanitaire.

L’engagement féminin dans le domaine de l’éducation permettra, par ailleurs, de donner l’opportunité aux femmes diplômées de mettre leurs compétences au service de la nation. Cet engagement contribuera à réduire le ratio élève-enseignants surtout au primaire et au post primaire.

 

Le Directeur Général du GIP-PNVB 

Boureima NABALOUM