@Rights and Resources Initiative (RRI)
Du 12 au 14 octobre, 36 ministres, hauts fonctionnaires et représentants de la société civile de 12 pays africains se sont réunis à Lomé, au Togo, pour échanger des leçons et de nouvelles idées sur la mise en œuvre de réformes juridiques visant à faire respecter les droits fonciers des peuples autochtones et des communautés locales. Les délégués ont convenu que ces réformes étaient la solution la plus urgente aux conflits fonciers actuels entre les investisseurs étrangers, les autorités locales et les communautés de la région.
"L'écrivain Mike Hallan s'écrie : Ma terre, ma vie en devenir, parce que la terre est au centre de tout ce que nous pouvons faire pour façonner nos vies," a déclaré M. Tsolegnanou Koffi, Ministre togolais de l’urbanisme, de l'habitat et de la réforme foncière, dans son discours d'ouverture. "C'est pourquoi l'Agenda 2063 de l'Union africaine déclare que la gouvernance foncière doit constituer la force motrice du développement du continent."
Le ministre Koffi a ajouté que la protection des droits fonciers autochtones et communautaires est avant tout une question de sécurité et de consolidation de la paix pour l'Afrique. "Si nous sécurisons les droits fonciers communautaires, nous sécurisons la paix sociale," a-t-il déclaré dans une entrevue.
@Rights and Resources Initiative (RRI)
Les recherches montrent que lorsque les droits fonciers sont garantis, les communautés et les ressources naturelles bénéficient toutes deux d'une amélioration de la conservation, des moyens de subsistance et du progrès économique. Cependant, si plusieurs États africains ont adopté des lois importantes reconnaissant les droits fonciers des communautés - comme la République démocratique du Congo, le Kenya, le Liberia et Madagascar - leur mise en œuvre reste un défi. Le gouvernement du Togo a récemment fait des progrès louables dans ce domaine, et les organisateurs ont applaudi son succès.
"Ce n'est pas un hasard que le Togo a été choisi pour accueillir cette conférence. Son code foncier de 2018 reconnaît les droits fonciers et coutumiers qui ne sont pas évidents dans de nombreux pays grâce à une approche inclusive et participative qui reconnaît également les droits fonciers des femmes," a déclaré le Dr Solange Bandiaky-Badji, coordinatrice de RRI. "Cette conférence n'est que le début du partenariat entre RRI et le Togo, y compris un nouveau projet pour aider à sécuriser les droits de la communauté Bato sur ses terres traditionnelles."
Les délégués du International Land and Forest Tenure Facility se sont également engagés à travailler aux côtés du gouvernement togolais pour mettre en œuvre son code foncier 2018.
Audace Kubwimana, coordinateur régional pour l'Afrique à l'ILC Afrique, a déclaré : "Au cours de ces trois jours, nous avons pris connaissance des progrès réalisés et des défis rencontrés dans la sécurisation des droits fonciers collectifs depuis 2019. Nous espérons que les plans d'action nationaux élaborés cette semaine par les différentes délégations nationales permettront de progresser davantage vers des terres collectives durables, équitables, résilientes et sécurisées d'ici 2030."
Des délégués du Burkina Faso, du Cameroun, de la République démocratique du Congo (RDC), du Ghana, de la Côte d'Ivoire, du Kenya, du Liberia et de Madagascar ont parlé de la législation sur la réforme foncière récemment adoptée ou en cours dans leurs pays respectifs, en soulignant l'importance de s'attaquer au manque de sensibilisation du publique à ces réformes et à d’autres obstacles afin de s'assurer que les communautés locales puissent participer plus pleinement à ces processus.
Alida KOFFI (Collaboratrice)
Elites Femmes