PNDES 2016-2020 : un rapport révèle l’impact de la crise sécuritaire sur les résultats de développement au Burkina Faso
Le Secrétariat Permanent du Plan National de Développement Economique et Social (SP/PNDES) et ses partenaires se sont réunis le vendredi 7 mai 2021 dans l’enceinte de la salle de conférence du Ministère de l’Economie, des Finances et du Développement, autour d’un atelier de validation du rapport intitulé « L’analyse des conflits et leurs impacts sur la mise en œuvre du PNDES ».
Le Burkina Faso est en pleine finalisation de l’avant-projet du Référentiel de Développement National 2021-2025. Il devra à terme, tenir compte de l’ensemble des acteurs tous secteurs confondus, impliqués dans le processus. Pour mieux réussir cet exercice, le Secrétariat Permanent du PNDES a commandité une étude afin de comprendre les conséquences des crises sur la mise en œuvre du PNDES 2016-2020.
A ce sujet, les résultats de l’étude sont clairs. La crise sécuritaire a eu des effets, notamment au plan macroéconomiques et dans les différents secteurs de développement, en particulier l’éducation, la santé et la production agrosylvopastorale. Par exemple, la crise a occasionné un réaménagement du budget de l’Etat pour accorder une priorité au secteur de défense-sécurité, réduisant les marges de manœuvre en matière d’investissement dans le secteur de soutien à l’économie et des dépenses dédiées aux secteurs sociaux. A ce propos, le rapport montre une baisse au niveau national du taux brut de scolarisation au primaire depuis 2018-2019, en grande partie dans les régions à fort défis sécuritaire (Sahel, Est et Centre Nord).
Au niveau de la production agrosylvopastorale, l’impact de la crise sécuritaire se traduit par la réduction de l’accès aux ressources productives pour les populations déplacées, avec pour corollaire la perte de production agricole et pastorale.
Au niveau humanitaire, il a été observé un accroissement rapide des déplacements forcés de populations, aussi bien dans leurs propres régions que vers d’autres, plus sûres, du pays.
Le chargé d'études au SP/PNDES, Seydou Sawadogo a confié que l’étude a été menée dans neuf régions du Burkina Faso soit six zones couvertes par le Programme d’Urgence pour le Sahel et le Sud du pays ainsi que trois régions frontalières. Elle visait à comprendre les causes réelles des crises et les facteurs de résiliences de certaines communautés. Monsieur Sawadogo a cependant insisté sur le fait que l’étude qui s’est menée sous le format d’entretien avec les communautés concernées a consisté à recueillir le ressenti de ces populations dans les zones identifiées.
Pour le Secrétaire Général du Premier Ministère, Yvonne Rouamba/Guigma par ailleurs présidente de la cérémonie, « le rapport de l’étude dresse un portrait détaillé des causes de la fragilité du pays face à la violence des groupes armés terroristes auxquels le Burkina Faso est confronté en dépit des autres défis. Elle fournit également les facteurs de résilience que le gouvernement burkinabè et ses partenaires nationaux et internationaux doivent renforcer en vue de consolider la paix et la cohésion sociale. » Elle a surtout rappelé que certaines recommandations issues du rapport ont déjà été prises en compte dans l’avant-projet Référentiel National de Développement 2021-2025.
Les partenaires techniques et financiers (PTF) représentés par Madame Angeline Nguedjeu, s’est réjouie de la qualité du travail. Selon elle, il s’agit d’un travail bien fourni et d’une expertise de haute qualité.
Le référentiel de développement est un parchemin stratégique d’orientation de développement pour le pays. Le projet de Référentiel National de Développement 2020-2025 sera dévoilé bientôt officiellement au cours des prochaines assises nationales.
Balguissa Sawadogo
Elites Femmes