Yobi Barry : La touchante histoire d’une « étoile » sauvée par l’armée burkinabè
« Prytanée militaire de KadiogYobi Barry, « une étoile » sauvée par la grande muette » tel est l’intitulé d’une publication Facebook tiré du fil d’actualité de Monsieur Ali Ken Eliott Bokoum. A travers cette publication, l’intéressé raconte un récit plein d’émotion de l’histoire de la petite Yobi Barry. Lisez plutôt !
Lors de la cérémonie de remise de prix aux meilleurs élèves du Prytanée militaire de Kadiogo (PMK), le vendredi 26 juin 2020, à Kamboinsin, au Nord de Ouagadougou, le chef d’État-major général des armées, le général de brigade, Moïse Minoungou, a raconté l’histoire émouvante d’une brillante élève, du nom de Yobi Barry. A titre exceptionnel, elle a intégré la prestigieuse école en classe de 2nde C.
Dans son roman L’auberge des pauvres, l’écrivain Tahar Ben Jelloun a soutenu qu’« une vraie rencontre, une rencontre décisive, c'est quelque chose qui ressemble au destin ». Cette pensée pourrait résumer l’histoire de l’élève Yobi Barry, en classe de 2nde C au Prytanée militaire de Kadiogo (PMK). Originaire du village Zougbilin, de la province du Boulgou, dans la région du Centre-Est, elle est née dans une famille où aucun de ses frères n’a été à l’école. Mais la petite, dès sa tendre enfance, a fait part de son vœu d’être inscrite à l’école, contrairement à son père qui la voyait plutôt derrière son cheptel.
A force d’insistance et avec le soutien de sa mère, son père s’est résolu à l’y envoyer. Dès le CP1, Yobi s’est fait remarquer par ses résultats scolaires très satisfaisants. A la classe de CE2, son rêve se brise. Son frère qui aidait son père à s’occuper des animaux quitte le village sans informer personne. Le père de Yobi Barry la retire de l’école pour remplacer son frère. Deux ans après, contre toute attente, le frère aventurier est de retour au bercail. La petite réitère à ses parents sa volonté de reprendre le chemin de l’école. Elle y retourne, et en dépit de deux années blanches, la petite fille se distingue particulièrement dans ses études. Au point que son maître décide de constituer son dossier pour qu’elle fasse l’examen du CEP et de l’entrée en 6e dans une autre école. A l’issue de l’examen, elle est classée première de la province du Boulgou. Admiratif de l’exploit de sa nièce, un de ses oncles décide de la soutenir. Il l’inscrit dans un établissement scolaire, dirigé par des sœurs religieuses.
De la 6e à la 3e, elle se montre très assidue au travail. En 2019, elle réussit avec brio au BEPC et à l’entrée en 2nde, puisqu’elle sort première dans la région du Centre-Est. Mais son oncle n’a plus les moyens pour l’accompagner. Son histoire est relayée sur les réseaux par un internaute.
« Nous avons eu raison de lui tendre la main »
Le cri de cœur lancé parvient au commandant du PMK, le lieutenant-colonel, Ismaël K. S. Diaouari, qui en parle au chef d’État-major général des armées, le général de brigade, Moïse Minoungou. Ensemble, ils décident d’entreprendre des initiatives pour inscrire à titre exceptionnel la petite Yobi Barry, au PMK, en classe de 2nde C. Il convient de rappeler que c’est à partir de la 6e qu’on intègre la prestigieuse école. La sollicitation de la hiérarchie militaire est acceptée par les premières autorités burkinabè. « L’étoile » est sauvée. « Nous avons pris contact avec sa famille pour voir si elle était d’accord pour que nous amenions la fille au PMK. Elle a accepté notre proposition et nous l’avons fait venir immédiatement pour l’initier au règlement militaire. Elle a commencé la classe de 2nde C au même titre que les autres élèves du PMK. Elle n’a pas eu de prix aujourd’hui, mais elle est 2e de sa classe avec une moyenne annuelle de 15, 85/20. Elle s’appelle Yobi Barry », a témoigné le CEMGA, le général de brigade, Moïse Minoungou, devant une assistance toute émue. Pour le CEMGA, l’exemple de Yobi est la preuve que lorsqu’on on a la volonté, on peut y arriver. Il a argué que le choix d’aider la petite s’explique par le lien armée-nation. « La grande muette ne peut être en dehors de la nation. Nous avons eu l’autorisation des hautes autorités pour prendre en compte ce cri de cœur lancé par un citoyen burkinabè. Les résultats qu’elle a obtenus prouvent que nous avions eu raison de lui tendre la main », a conclu le Gal de brigade.
Source : Page Facebook Ali Ken Eliott Bokoum