Aperçu des travaux au niveau de la carrière
Nous sommes à Borodougou, localité située à quelque sept kilomètres de la capitale économique sur l'axe Bobo Dioulasso - Ouagadougou. Là, le constat est sans équivoque. On y retrouve principalement les Bobos qui sont les autochtones. Toutefois, il ne s'agit pas d'une étude ethnographique. Dans cette zone sablonneuse où se niche une carrière de sable, des hommes, femmes et jeunes sont à la trousse de leur pain quotidien. A ce propos, bien que le site soit dominé par les hommes, une poignée de femme y tirent aussi leur pitance. À quelques cents mètres avant le site, assises sous des arbres, des jeunes filles forment un petit marché, vendant jus, eau glacée, pains, galettes, brochettes et bien d'autres aliments pour le bonheur des ouvriers.
À l'entrée de la carrière, l'on perçoit des camions bennes qui font des entrées et sorties. Les uns se dirigeant dans les fosses, et les autres déjà chargés se fraient un chemin dans leurs vrombissements. Tout cela dans une marée de poussière. Dans ce décor frénétique jouxte là, une dolotière.
Elle se nomme Assieta Sanou. Assise devant son récipient de "dolo" (boisson locale) sous un apatam, c’est dans une bonne ambiance que cette dame, la quarantaine d’âge, exerce son commerce. Mère de trois enfants, elle dit avoir commencé la vente de la boisson sur ce site depuis 2017. Et, c'est grâce à la vente de ce liquide précieux dont raffolent les ouvriers et apprentis des bennes, qu'elle arrive à subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Elle raconte : « depuis quelques années, je suis dans la vente du dolo, et cela me rapporte le minimum de bénéfices pour la scolarité de mes enfants », a-t- elle lâché.
Une occupation en saison sèche
les femmes puisent l'eau de la rivière pour arroser le sable
Un peu plus loin, à l'extrême gauche du site, une dizaine de femmes transportent des bassines pleines d'eau, d’autres avec un enfant au dos. Âgées entre 30 et 45 ans, elles font des allées retours entre les points d’eau du site et les tas de sables. À les entendre, elles sont chargées de l'arrosage du sable, en raison de la saison sèche qui sévit actuellement avec son lot de poussière et de vent. « Nous sommes présentes sur ce site au jour le jour. Nous avons été engagées par le propriétaire terrien. Notre travail consiste à puiser de l'eau dans la flaque d'eau se trouvant à l'autre extrémité du site pour arroser le sable fin en vue de faciliter le travail aux chargeurs », fait savoir l’une d’entre elles. Selon leurs dires, elles arrivent grâce à cette petite activité, à nourrir leur progéniture.
Quoiqu'exposées à la poussière, ce sont quelques 500 personnes qui vivent de l'extraction du sable et de ses activités connexes. Mesurant l'immensité des risques qu'ils encourent sur le site, ces derniers restent tout de même tenaces et intrépides. Il est 12 heures, notre équipe rebrousse chemin en destination de la capitale économique.
Amidou TRAORE (Stagiaire)
Pour Elites Femmes