La ZLECA doit être un instrument au service du développement de l'Afrique et pas seulement un accord commercial, affirme Wamkele Mene

La ZLECA doit être un instrument au service du développement de l'Afrique et pas seulement un accord commercial, affirme Wamkele Mene

Le SG de la ZLECAF, Wankele Mene

L'accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) ne devrait pas être uniquement un accord commercial, mais bien plutôt un instrument au service du développement de l'Afrique, a déclaré vendredi le secrétaire général du Secrétariat de la ZLECA, Wamkele Mene repris par le site Xinhua.net. 

"Aujourd'hui est vraiment un jour historique, le jour à compter duquel nous commençons officiellement à commercer dans le cadre préférentiel de la zone de libre-échange continentale africaine", a déclaré M. Mene vendredi lors d'un événement en ligne marquant l'entrée en vigueur de ce cadre de libre-échange.

Le début des échanges régis par la ZLECA "rapproche l'Afrique d'un pas vers la vision d'un continent africain intégré, une vision d'un marché intégré sur le continent africain", a-t-il poursuivi.

Si le continent africain met en oeuvre cet accord de manière effective, "nous avons l'opportunité de sortir de la pauvreté 100 millions d'Africains ; et la majorité de cette centaine de millions d'Africains qui peuvent sortir de la pauvreté sont des femmes d'affaires", a-t-il dit.

"Ce sera une opportunité de réduire l'écart de revenus entre les genres, et une opportunité pour les petites et moyennes entreprises (PME) d'accéder à de nouveaux marchés", a-t-il expliqué.

Le Secrétariat de la ZLECA travaille en étroite collaboration avec ses partenaires techniques pour développer des plateformes de technologie numérique qui permettront la connectivité des PME, et la connectivité des jeunes hommes et femmes d'affaires africains, a-t-il souligné.

"Cet accord ne bénéficie pas seulement aux grandes entreprises du continent africain, mais il devra toujours être partagé par les jeunes africains, les femmes, et les PME africaines", a-t-il dit.

"Aujourd'hui, nous assistons, nous Africains, à l'ouverture d'un nouveau chapitre en termes de relations d'affaires et d'investissement sur le continent africain", a-t-il fait remarquer.

La ZLECA, lancée en mars 2018 à Kigali, la capitale du Rwanda, réunit jusqu'à présent 54 signataires membres de l'Union africaine (UA), offrant un nouvel espoir et une nouvelle stimulation au niveau continental pour renforcer le commerce intra-africain, et à terme favoriser le développement et l'industrialisation de l'Afrique. L'Erythrée est le seul pays non signataire.

Cet accord de libre-échange continental a été ratifié par 34 pays africains.

L'allongement de la liste des pays ayant ratifié cet accord de libre-échange est un signal fort montrant que l'Afrique est prête à commencer dès aujourd'hui à commercer sur la base de ces nouvelles règles et privilèges qui assureront une intégration du marché africain, a estimé M. Mene.

"Nous devons, nous Africains, prendre des mesures actives pour dépasser l'étroitesse de nos économies nationales respectives. Nous devons prendre des mesures actives pour surmonter l'absence d'économies d'échelle. Nous devons prendre des mesures actives pour veiller à placer l'Afrique sur la voie du développement industriel de telle sorte que nous soyons en mesure, à l'horizon 2035, de doubler le volume du commerce intra-africain grâce à des produits à valeur ajoutée", a-t-il indiqué.

Soulignant que le COVID-19 avait démontré la dépendance excessive de l'Afrique aux importations de produits de base et aux chaînes d'approvisionnement mondiales, il a observé que lorsque ces chaînes mondiales sont mises à mal, l'Afrique en pâtit.

"C'est pourquoi nous devons prendre des mesures actives pour veiller à accélérer ce développement industriel et pour faire en sorte que la ZLECA et son lancement aujourd'hui soient notre première étape dans cette direction", a-t-il affirmé.