Les effets de l'épidémie de nouveau coronavirus sur l’activité économique au Burkina Faso vont entraîner un recul de la croissance économique de 3,2 points de pourcentage en 2020, laquelle devrait se situer à 2,8% contre les 6% espérés, a annoncé vendredi, le ministre de l'Economie et des Finances, Lassané Kaboré.
Le Ministre de l'Economie, des Finances et du Développement, Lassané Kaboré
Il a rappelé que l'économie mondiale devrait connaître cette année une récession de 4,9% soit la plus grande depuis des décennies et qui va entraîner une diminution du revenu par habitant dans les pays en développement, selon le Fonds monétaire international (FMI).
Pour M. Kaboré, les effets socioéconomiques sur les populations sont énormes et différenciés. "En plus du lourd bilan humain, le caractère informel de l'économie et le manque de filets de protection sociale risquent de faire basculer plusieurs personnes dans la pauvreté", s'est-il inquiété.
Selon le Fonds des nations unies pour la population (FNUAP), environ 60% des femmes qui travaillent dans le secteur informel risquent de sombrer dans la pauvreté en 2020.
En outre, la pandémie dans le monde a éprouvé les systèmes de santé des pays et fortement perturbé les chaînes d'approvisionnement de la planète, affectant la disponibilité des produits de santé de la reproduction, a dit le ministre en rappelant que cette situation aggravait l’accès des femmes et des filles aux services de santé sexuelle et reproductive et pouvait entrainer une augmentation des décès maternels et infantiles, des grossesses non désirées et des fistules obstétricales.
Ainsi, "si le blocage se poursuivait pendant six mois avec l’ébranlement des services de santé, 47 millions de femmes dans les pays à revenu faible ou intermédiaire pourraient ne pas être en mesure d'accéder à des contraceptifs modernes", s'est inquiété M. Kaboré. Ceci pourrait entraîner 7 millions de grossesses non désirées et 31 millions de cas supplémentaires de violences sexistes, a-t-il ajouté citant des sources de l'ONU.
En avril dernier, le président burkinabè Rock Marc Christian Kaboré a annoncé un ensemble de mesures d’un coût total de 394 milliards de francs CFA, dont un plan de riposte sanitaire, représentant 4,45% du produit intérieur brut (PIB). La mise en œuvre de ces mesures a permis d’assouplir les effets et de contenir la propagation du virus, en témoigne la baisse tendancielle du nombre de nouveaux cas confirmés, s'est félicité le ministre.
Xinhua