Fonds Pananetugri : Les dossiers de candidatures sont attendus du 1er au 31 juillet 2020

Ouagadougou a abrité le mercredi 1er juillet 2020, le lancement officiel du fonds Pananetugri, un fonds non remboursable destiné à soutenir le développement organisationnel et institutionnel des groupes ou organisations de jeunes filles et jeunes femmes (JFF) pour la mise en œuvre d’actions novatrices et fédératrices pour un changement social profond en faveur des JFF. C’était au cours d’une conférence de presse animée par Micheline Kaboré, la coordonnatrice dudit fonds, et Ezoma Juliette Nathalie Bakyono, la présidente de l’Initiative pananetugri pour le bien-être de la femme, une organisation de droit burkinabè à vocation philanthrope, apolitique et non confessionnelle.

Le fonds Pananetugri est le premier fonds féministe de l’Afrique de l’Ouest dirigé et administré par des jeunes filles et jeunes femmes (JFF). Flexible et adapté, il est ouvert aux organisations ou groupes de JFF présents dans les neuf pays de l’Afrique de l’Ouest francophone à savoir le Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo, et vise à soutenir l’émergence du leadership transformationnel des JFF mais aussi l’activisme et le développement organisationnel et institutionnel de ces jeunes féministes dans les neuf pays, selon Micheline Kaboré, la coordonnatrice dudit fonds par ailleurs directrice exécutive de l’Initiative pananetugri pour le bien-être de la femme (IPBF).

Le fonds aura des lignes directives qui guiderons les demandeurs

Le but étant de faire la promotion des droits des JFF dans les différents pays et par ricochet contribué à leur plein épanouissement. Des critères d’éligibilité au financement, il faut être des organisations dirigées par des JFF dont l’âge est inférieur ou égal à 40 ans et dont le leadership est détenu par au moins 75% des JFF ; avoir des budgets opérationnels annuels inférieurs à 10 millions de F CFA ; démontrer les expériences de travail en faveur des JFF, entre autres.

Les financements repartis en trois catégories se présentent comme suit : 1 500 000 à 2 500 000 F CFA ; 2 500 000 à 5 000 000 F CFA et 5 000 000 à 8 000 000 F CFA. Le fonds Pananetugri est ambitieux et ce malgré la modestie de l’enveloppe financière pour cette première expérience. « Nous allons veiller à une bonne répartition des ressources financières dans les neuf pays. (…) Nous n’avons pas une grande enveloppe financière pour ce premier exercice.

Critères et objectifs du fonds pananetugri

Nous avons un seul partenaire, à savoir Foundation for a just society. Nous avons reçu de sa part une enveloppe de 100 000 dollars pour la redistribution », a déclaré Mme Kaboré. La mise en place de ce fonds fait suite à une étude réalisée par l’IPBF, laquelle étude a fait ressortir les difficultés pour les organisations de JFF d’accéder aux fonds classiques octroyés par les partenaires au développement et les ONG internationales.

« Les conditions d’accès à ces financements sont très rigides souvent complexes pour des jeunes organisations qui viennent de naître et qui n’ont pas encore mobilisé de ressources », a déploré la coordonnatrice. Et d’ajouter : « L’expérience de l’IPBF fait partie de ce fonds parce que pour avoir un partenaire qui vous donne des ressources sans exiger auparavant que vous exhibez des documents financiers c’est très rares.

Les missions de l’IPBF sont pour la majeure partie financées par les membres eux-mêmes, selon la présidente

Nous avons à partir de notre expérience pensée aux autres organisations et groupes qui sont dans notre condition et qui ont besoin de ces ressources pour commencer ». Sur la base des clauses du fonds, le financement reçu doit être exécuté sur une durée de six mois au minimum et un (01) an au maximum. Et toute organisation ou groupe de JFF ayant déjà bénéficié des ressources peut toujours postuler au fonds.

« Une organisation qui met en œuvre un premier exercice et qui est dans un processus continue en fonction de la proposition faite et qui postule encore une nouvelle année, on voit la pertinence de l’évolution et de l’importance de pouvoir poursuivre, le comité d’évaluation jugera nécessaire de l’accompagner jusqu’à atteindre les résultats escomptés ou encore si c’est une activité qui prend fin en six mois, on peut aussi se limiter à 6 mois. Si l’organisation présente encore autre chose l’année suivante en fonction de l’évaluation du comité, on peut encore accompagner cette organisation », a, pour sa part, notifié la présidente de l’IPBF, Ezoma Juliette Nathalie Bakyono.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net