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Assainissement- Les femmes de l’Association Beog-Néré du Boulkiémdé font de la vidange de poubelle leur gagne-pain quotidien

Assainissement- Les femmes de l’Association Beog-Néré du Boulkiémdé font de la vidange de poubelle leur gagne-pain quotidien

Réunies au sein de l’Association Beog-Néré du Boulkiémdé, des femmes, pour subvenir aux besoins de leurs familles exercent ce métier en bravant tous les risques sanitaires. La vidange des poubelles nourrit elle son homme ?

 

Alizèta Rosalie Soumandé, Présidente de l’association Beog-Néré du Boulkiémdé

Dans la ville Koudougou, quelques associations sillonnent concessions, maquis et autres lieux de commerce pour vider les poubelles moyennant quelques pièces. Depuis six ans, cette activité est devenue une source de revenus pour les membres de l’Association Beog-Néré du Boulkiémdé.

Aux dires de la présidente de l’association Alizèta Rosalie Soumandé, bien avant la création de la structure, elle et d’autres femmes de son association ont travaillé avec une société évoluant dans le même domaine. Cependant les conditions de travail ne leurs permettaient pas de vivre.  

« Avant, nous avons travaillé avec une autre structure 8 années durant. Mais nous avons décidé de travailler à notre propre compte car les conditions de travail surtout le salaire n'était pas acceptable. Avec eux nous ne percevions que 7 500F par mois. Ce gain ne suffisait même pas à rembourser les crédits qu’on a pris au cours du mois » explique-t-elle.

« J’ai commencé seule avec une charrette et un âne. Lorsque l’âne a été volé, j’ai appelé d’autres femmes à se joindre à moi afin de créer l’association et de contracter un prêt pour acheter un tricycle. Aujourd’hui, nous avons un deuxième dont le remboursement n’est pas encore terminé » a-t-elle renchérit.

Aperçu du dépotoir 

La soixantaine, malgré son âge Dame Rosalie ne s’offre pas le luxe de rester à la maison. Avec les autres membres, elles signent des contrats mensuels avec des personnes, des maquis et des lieux de commerce. L’objet du contrat est porté sur la vidange des poubelles 4 à 8 fois le mois. Selon Dame Soumandé, ce travail lui permet de couvrir ses charges familiales sans quoi, elle l’aurait arrêté. « Nous sommes 8 membres dont 4 femmes et 4 jeunes hommes qui conduisent. Avec notre nombre, nous louons deux autres tricycles qu’on paie par journée de travail. Aussi, nous recyclons des objets que nous revendons. Chacun arrive à s’en sortir. » dit-elle. Charles N'do, le co-équipier de la présidente n’en diras pas moins : « J'exerce cette activité depuis deux ans. Avant cela je ne faisais rien. Elle m'a donc proposé de la rejoindre pour avoir de quoi subvenir à mes besoins sans l'aide de quelqu'un. Actuellement, ça va, je me prends en charge, et j'arrive à épargner pour d'autres besoins ».

Sans ignoré les risques sanitaires liés à ce métier, c’est habillé de baskets, cache-nez, gants et foulards ou chapeau, que Alizèta Rosalie Soumandé et ses collègues passent chaque journée dans les rues de la ville de Koudougou.

Leurs souhaits, acquérir deux autres tricycles pour l’association afin de se départir de la location qui leurs coûte énormément. Cependant une question reste sans réponses. Notamment, au regard des nombreuses conséquences (sanitaires, physique et psychologique…) que pourrait avoir cette activité sur la santé, l’on pourrait se demander s’il faille l’exercer.

 

Yaya TRAORE

De Koudougou

Pour Elites Femmes