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Santé : l'OMS approuve le premier vaccin antipaludique et préconise son utilisation à grande échelle

Santé : l'OMS approuve le premier vaccin antipaludique et préconise son utilisation à grande échelle

 

En 2019, près de 50% des cas de paludisme ont été identifiés dans 6 pays d'Afrique subsaharienne : le Nigeria (23 %), la RDC (11 %), la Tanzanie (5 %), le Burkina Faso, le Mozambique et le Niger (4 % chacun) selon les statistiques de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). 67% des décès dus à la maladie touchent les enfants de moins de cinq ans.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a approuvé et recommandé un usage massif du premier vaccin antipaludique. Le directeur général de l'institution onusienne, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, l'a annoncé le mercredi 6 octobre, au cours d'une conférence de presse.

Dénommé « RTS,S », ce sérum « développé en Afrique par des scientifiques africains » apporte un espoir à plusieurs dizaines de milliers d'enfants emportés chaque année par le paludisme. Il a été validé par l'OMS, à l'issue de tests initiés depuis 2019. Selon l'institution, ces observations se sont déroulées sur plus de 800 000 enfants au Ghana, au Kenya et au Malawi.

En outre, ce  nouveau vaccin antipaludique « est sûr et réduit de manière significative le paludisme grave potentiellement mortel. Il peut être administré dans les dispensaires pour enfants par les ministères de la Santé », et peut être facilement accessible pour les « enfants à des niveaux de couverture élevés ».

En plus, « la demande communautaire pour ce vaccin est forte » et « il a une large portée auprès des enfants - y compris les plus vulnérables qui n'utilisent peut-être pas de moustiquaire, élargissant ainsi l'accès aux mesures préventives aux enfants à risque ».

Bien que la maladie ait disparu dans plusieurs régions du monde et que le nombre de malades identifiés ait baissé de 50%, depuis l'an 2000, l'Afrique demeure grandement frappée avec au moins deux tiers des 400 000 décès de cas de paludisme dénombrés dans le monde. L'OMS précise par ailleurs que ce nouveau vaccin vient en complément aux instruments de lutte contre la malaria, et ne devrait pas se substituer à eux.

« La vaccination contre le paludisme ne remplace ni ne réduit la nécessité d'autres mesures, notamment les moustiquaires ou le recours aux soins en cas de fièvre », a précisé Dr Tedros.

 

La Rédaction

 

Note aux rédactions

Le vaccin, appelé RTS,S agit contre P. falciparum, à l’origine de la forme la plus mortelle de paludisme dans le monde et ayant la plus grande prévalence en Afrique.

Le Programme de mise en œuvre de la vaccination antipaludique produit des bases factuelles et des données d’expérience sur la faisabilité, l’impact et l’innocuité du vaccin RTS,S dans des contextes réels et ordinaires de certaines régions du Ghana, du Kenya et du Malawi.

Les introductions pilotes du vaccin sont dirigés par les ministères de la Santé du Ghana, du Kenya et du Malawi.

Le programme pilote se poursuivra dans les 3 pays pilotes afin de comprendre la valeur ajoutée de la 4ème dose de vaccin et de mesurer l’impact à plus long terme sur la mortalité infantile.

Le Programme de mise en œuvre de la vaccination antipaludique est coordonné par l’OMS et soutenu par des partenaires principaux et internationaux, notamment PATH, l’UNICEF et GSK, qui fait un don de 10 millions de doses du vaccin pour le projet pilote.

Le vaccin antipaludique RTS,S est le résultat de 30 années de recherche et développement menés par GSK et grâce à un partenariat avec PATH, avec le soutien d’un réseau de centres de recherche africains.

La Fondation Bill & Melinda Gates a fourni un financement porteur dans la phase finale de développement du vaccin RTS,S entre 2001 et 2015.